Encore plus vaste que la Cité Interdite, le Palais d’été


28/10.
La guide de la veille nous avait pourtant prévenus, le Palais d’été (situé à 15 km du centre) s’étend sur une surface 4 fois plus grande que la Cité Interdite !! Mais comme nous avions eu un bon entraînement, nous étions affutés pour explorer ce qui constituait un gigantesque terrain de jeu pour la cour impériale ! D’ailleurs tout de suite après la porte nord par laquelle nous sommes rentrés, le ton est donné : le Pavillon des Fragrances bouddhiques est tout en haut d’une colline avec plusieurs escaliers à parcourir. Mais d’abord on s’est arrêté sur un pont, le temps d’admirer la rue Suzhou, composée de petits commerces bordant un canal pouvant faire penser à une “Venise pékinoise“. En réalité, cette rue était le caprice d’un empereur qui adorait la ville de Jiangsu et qui en souhaitait une (mini) reconstitution pour le Palais d’été !


On s’est donc lancé à l’assaut de cette Colline de la Longévité grâce à des passages entre de gros rochers qui mènent à des grottes à la sortie desquelles il faut emprunter des escaliers pour arriver dans de petits pavillons. Le tout est très ludique, les gamins (dont moi) sont ravis et on en oublie le dénivelé qu’on est en train d’escalader !




Arrivés au sommet, se dresse le temple de la Mer de la Sagesse qui domine le lac Kunming sur lequel on voit évoluer des pédalos et d’autres embarcations plus importantes qui font la navette entre le nord et le sud. Ce jour-là c’était dommage, le soleil était voilé et la visibilité assez moyenne ; quant aux photos, c’était carrément l’horreur, moi qui adore les ciels bleus pétants, je n’ai eu que du gris clair ! Heureusement les arbres étaient là pour apporter un peu de vert, de jaune et d’orange.

Pour nous raconter l’histoire de ce parc, nous avions loué un Audioguide en français qui se déclenchait à chaque point clés du parcours. C’est proposé assez fréquemment dans les monuments chinois : c’est moins cher qu’un guide chinois qui parle souvent un anglais approximatif, cela permet de visiter à son rythme et de ne pas forcément suivre le parcours indiqué ou de ne voir que les curiosités de son choix.

C’est vrai que c’est grand… très grand ! Au final nous n’avons dû parcourir que la moitié du palais en sélectionnant les sites qu’on souhaitait voir. La journée est passée toute seule en traversant les pavillons, les temples, les jardins et autres galeries. On comprend que les empereurs et leurs femmes appréciaient d’ y passer leur été, dont une plus que les autres qui a largement contribué aux travaux d’embellissement : Cixi, la “femme dragon“, connue pour avoir été une impératrice stratège, impitoyable et manipulatrice. Elle y prenait ses appartements de juin à octobre !

Tout comme les autres monuments de Beijing, on peut clairement distinguer les lourdes rénovations dont certaines sont encore en cours. Les peintures, les boiseries, les tuiles et les dorures sont rutilantes, ça rend bien sur les photos et on ne peut être qu’en admiration devant la beauté des lieux. Mais il manque un petit « je ne sais quoi » qui rendrait la visite encore plus mystique et impressionnante. En Europe, quand on rentre dans certaines églises, on est tout de suite scotché par la hauteur des voûtes, la finesse et les détails des sculptures. On se sent tout petit, et on arpente les murs dans un silence… religieux et l’idée de prendre une photo ne nous vient même pas à l’esprit. Là, cela devrait être pareil. Et bien non !! C’est peut-être (juste) une histoire de religion ou alors est-ce parce qu’on en est à notre énième temple depuis notre arrivée dans la capitale chinoise et qu’ils commencent tous à se ressembler ? A confirmer dans un peu moins de 3 semaines lors de notre dernière étape à Shanghai !







En fin d’après-midi le soleil a tenté une timide apparition, le temps de prendre quelques photos de ses rayons filtrés se reflétant dans le lac et on a repris le métro pour rejoindre le centre et Nanluogu Liang (littéralement “allée sud du gong et du tambour“). Ce hutong situé dans le centre au nord-est de la Cité Interdite est devenu très fréquenté par les touristes et la jeunesse branchée de Beijing. La ruelle bordée d’arbres sur lesquels sont accrochées en ligne des centaines de lanternes rouges possède un charme fou.


Arrivant à la tombée de la nuit, à l’heure où les Chinois cherchent à s’alimenter (donc vers 17h30 !!!), nous avions sélectionné ce site en raison de la présence………… de nombreux bars ! Pour nous, c’était plutôt l’heure de l’apéro et on s’est mis en quête de trouver un endroit sympa. On a donc parcouru toute la rue piétonne avant de s’arrêter dans un troquet pour déguster un verre de vin blanc et une bonne bière d’importation (y’en a marre de la Tsingtao !). Il y avait une scène où se produisait un chanteur pourvu de sa guitare mais nous étions son seul public car à cette heure, il n’y a que des Français pour fréquenter ce type d’établissement ! Il y avait également les serveurs et serveuses qui descendaient leur bol de noodles assis sur des tabourets devant le bar !
Nos ventres criant (enfin) famine, on est retourné dans la rue qui s’était bien remplie. On a écrémé les stands de bouffe et dans l’un d’eux, en guise d’entrée, on a pu goûter une huître chaude avec du riz et ce qu’on pense être de l’ail !

Dans un coin, un attroupement s’est formé et des flashs aveuglaient un vendeur de barbapapa qui, armé de sa fine baguette de bois, “sculptait“ différentes formes dont des fleurs gigantesques de plusieurs couleurs. On a ensuite trouvé un resto qui semblait bondé de prima bord mais on commence à connaître les resto chinois, il y a toujours une salle derrière, au sous-sol ou à l’étage ! Bingo, la serveuse nous mène dans une salle à l’étage qui donne sur une terrasse et qu’on n’aurait jamais soupçonnée de l’extérieur. C’est marrant, autant chez nous, on fuit les restos où la carte des menus ont des photos, autant en Chine, t’es heureux d’identifier d’abord ce que tu vas manger ! Surtout quand ce n’est écrit qu’en Chinois !!

Alors tu as peut-être la photo mais reste encore à savoir si le plat est épicé ou non. Il faudrait une série de symboles allant d’ultra-pimenté à peu épicé, le degré « pas épicé » dans la cuisine chinoise n’existant pas ! Ainsi Adèle a commandé des coquillages au chili mais qui ressemblait davantage à une salade de piments rouges avec des coquillages ! Quant à moi, après 4 jours en Chine, j’ai encore commis l’erreur de débutant de croire que “beef with green pepper“ serait du bœuf avec une sauce au poivre vert. Et non, c’est un bol brûlant d’émincé de bœuf avec des piments verts………… mais aussi oranges, rouges et rouges foncés !! C’est comme la vodka en Russie, au début ça arrache un peu mais finalement tu t’y fais assez vite ; même si à la fin du repas, tu retrouves avec les yeux qui larmoient et la goutte au nez !!! La seule VRAIE question en suspens quand tu te lèves de table est de savoir comment ton estomac et surtout tes intestins vont te faire passer la nuit…

C’était notre dernière nuit dans la capitale chinoise car demain matin, on reprend un train, tout à fait standard, pour Datong à environ 350 km de Beijing. On a acheté le billet dans un petit magasin d’au moins 10 m2, juste à coté de l’hôtel, avec un petit jeune derrière un comptoir qui bien sûr ne parlait pas un mot d’anglais. C’était folklo mais on eu notre billet. Tarif : environ 6,50 € en assis “mou“ par pax ! Finalement, nous déplacer en Chine ne devrait pas impacter notre budget de manière considérable, pour le moment...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Boutons Sociaux