16-18/3.
On arrive à Melbourne le dimanche du 1er Grand Prix de la saison de F1. Sur la route, je m’étais bien intéressé aux modalités et tarifs d’admission sur Internet mais j’ai depuis trop longtemps arrêté de suivre le championnat dont les retransmissions TV généraient chez moi (et chez beaucoup d’autres j’en suis persuadé) une irrésistible envie de roupiller après le 10ème tour. Mais quelle idée d’organiser des courses au budget si colossal en pleine phase de digestion du repas dominical !! Et pourtant je suis un grand fan de bagnoles et de sport automobile… Bref en arrivant à 15h, je pense avoir loupé le départ mais que nenni, c’est en écrivant un article du blog dans la salle TV du camping que je découvre avec une certaine joie que la course ne commence qu’à 18h.
Mais je suis une nouvelle fois déçu, excepté les premiers tours où les attaques se multiplient, une grosse moitié de l’évènement est toujours aussi soporifique pendant laquelle, comme c’était prévisible, je crois bien avoir perdu certains de mes “compagnons de la salle TV“ !! Je suis d’autant plus agacé par le bruit insipide de tondeuse à gazon que font les F1 dont la nouvelle réglementation a remplacé les mélodieux V8 par des V6 turbocompressés. Le downsizing n’a pas que du bon…
Le lendemain, on part à la découverte du centre-ville dont les rues sont encore largement fréquentées de supporters de l’événement de la veille et qu’on reconnaît immédiatement à leur polo ou casquette aux couleurs de leur équipe préférée, souvent Red Bull en raison du jeune pilote australien Daniel Ricciardo qui est arrivé 2ème à domicile.
Autant je m’étais fait une image de Sydney avant d’y aller en m’imaginant l’Opéra et l’Harbour Bridge, autant pour Melbourne je ne savais pas à quoi m’attendre. Sur la route, les gens qu’on a rencontré ne nous en disait que du bien et que la ville était encore plus cosmopolite que Sydney. Pour la petite histoire, l’origine de Melbourne est due à un certain John Batman (rien à voir avec l’homme chauve-souris vêtu d’un legging en latex et d’un masque en kevlar !) qui en mai 1835 a acheté, ou plutôt échangé à une tribu aborigène, 240.000 hectares de terrain contre quelques outils, des vêtements et de la farine. Cinq ans après, 10.000 européens vivait déjà sur ces terres, construisant la ville qui prospéra rapidement grâce à la richesse de ses filons d’or.
Après la 2ème guerre mondiale, la population de
la ville a été considérablement enrichie par l’afflux en masse d’immigrants de
tous les coins de la planète qui lui vaut sa réputation de ville
multiculturelle. Pour répondre à ces arrivées, plusieurs immeubles ont été
construits et le centre ville est un joyeux mélange de bâtiments et de style
datant du 19ème siècle qui côtoient aujourd’hui des gratte-ciels de
verre et de métal.
Comme à notre habitude, on quadrille le centre ville à pied mais
également aidé par le vieux tram W-Class
datant des années 50, toujours en service, icône de la ville et qui fait une
boucle ceinturant le CBD (central business district). Comme à Sydney, il y a
beaucoup de galeries marchandes historiques comme Block Arcade, Royal Arcade,
Australia on Collins ou David Jones. N’ayant vraiment plus de
place dans nos sacs à dos pour faire du shopping, on les arpente avec bonheur
pour aller d’une rue à l’autre en admirant leurs verrières.
D’autres bâtiments datant de l’époque victorienne sont tout
autant magnifiques : le City Hall
(1874), la State Library of Victoria
(1854), le Royal Institute of Technology
(RMIT, 1887), Princess Theatre
(1857), le Parliament House of Victoria
(1856) ou la gare de Flinders Street
Station (1909), etc. Bref, on passe une bonne partie de la journée, le nez
en l’air, à admirer l’architecture des immeubles. Le style est évidemment
différent de “chez nous“ mais je ne peux m’empêcher de réaliser que pour aimer
une ville, il nous faut la présence de ces anciennes constructions qui donnent
un cachet historique à la cité ; c’est ce qu’on aimait à Strasbourg…
Melbourne ne manque pas d’églises grandioses comme St Paul’s Cathedral (1880), Scots Church (1873), St Michael’s Uniting Church (1866) ou
comme la plus originale St Patrick’s
Cathedral (1897) qui se caractérise par son architecture néo-gothique, ses
pierres noires et ses pointes dorées. Le plus amusant avec ces bâtisses du
clergé est qu’elles se fondent encore assez bien parmi les gratte-ciels de
verre du CBD.
Dans les rues, on constate que les Australiennes affectionnent définitivement le mini-short (qu’elles soient élancées… ou pas) mais après tout, nous sommes dans la patrie de Kylie Minogue dont les clips ont affolé mon adolescence !!! D’une manière générale, “vestimentairement“ parlant, les Australiennes ont toutes l’air de revenir de leur séance de fitness ou d’avoir bouclé un 10 km avec un large recours au combo legging+débardeur+sneakers !
Celles qui sont davantage vêtues pour le bureau aiment
décidemment porter le tailleur avec une paire de running colorée et malgré mes
efforts de largesse d’esprit, mon esthétique tout à fait personnelle m’empêche
définitivement de cautionner cet antagonisme stylistique. Ici, encore plus qu’à
Sydney, tout le monde a un look super étudié et sophistiqué. Vous ne voyez pas
de quoi je veux parler ? Aller sur Google
Images, tapez melbourne style et
vous visualiserez mieux ce qu’on croise en permanence dans les rues de la
ville. Du coup, on a évité de sortir nos tenues de marcheurs et on se rabat sur
nos jeans délavés avec un simple tee-shirt blanc ; c’est certainement
ultra banal mais la garde-robe dans nos backpack est un peu limitée. Et
finalement, vu qu’ici tout le monde à un style super branché, peut-être que
celui qui n’en a pas constitue justement l’originalité…
On finit les deux jours de visite par une session “musée“. A
Federation Square, le très
intéressant Australian Centre for the
Moving Image (ACMI) qui retrace l’histoire du cinéma mais aussi l’avènement
d’Internet et des jeux vidéos et de leur influence dans l’Industrie du 7ème
art. Le musée fait un gros focus sur les gloires nationales, les acteurs
évidemment (Nicole Kidman, Russel Crowe, Cate Blanchett, Hugh Jackman ou feu
Heath Ledger) mais aussi les réalisateurs et les films qui ont cartonné au box-office
comme Australia, Crocodile Dundee, Moulin Rouge ou Happy Feet. Outre le chapeau
de Paul Hogan, on y trouve aussi l’Interceptor
de Mel Gibson dans Mad Max et toute la genèse des consoles de jeux. Je ne peux
m’empêcher de prendre un coup de vieux devant l’Atari 2600 qui date……… de 1977
et de jouer à International Karate avec
le préhistorique Commodore 64 que mes parents m’avaient offert et qui fut à
l’origine de mon intérêt pour l’informatique.
On peut également se prendre pour Néo dans Matrix grâce une
séquence en “bullet time“ filmée par 36 cameras disposées à 360°. On envoie
ensuite sa vidéo sur son adresse email et voici la mienne (si le lien
fonctionne encore !).
Dans le bâtiment voisin on peut admirer l’étonnante et
gigantesque collection du Ian Potter
Centre qui rassemble aussi bien des œuvres aborigènes que des pièces d’art
contemporain australien. On aime ou on déteste mais une chose est sûre, la
visite ne nous laisse pas indifférents !
Melbourne est aussi mondialement connue pour être une capitale importante du street art. Les graffeurs se sont appropriés plusieurs ruelles du centre ville et on en voit un petit aperçu dans Hosier Lane. La ville promeut cet art urbain sur son propre site internet et ne le considère pas comme du vandalisme.
La 2ème ville du pays mérite largement sa
réputation de capitale culturelle. Il paraît que l’effervescence de la ville
redouble durant les festivals mais nous ne resterons pas assez longtemps pour
le constater. Pour nous, elle est une ville agréable où déambuler, qui regorge
de restaurants sympas et de boutiques branchées. Les bâtiments du 19ème
siècle lui procurent une caution historique et le tout confère à la ville une
identité propre. Notre seul regret : ne pas avoir pris le temps d’aller
dans le quartier de St Kilda pour
constater l’ambiance du front de mer.
Mais en quittant le centre, je me rappelle l’email d’une
copine qui a vécu à Sydney et qui m’expliquait qu’entre les deux villes, c’est « …la
grosse compét… » et qu’elle avait choisi son camp en préférant la
flamboyance de Sydney ! Malgré ces deux journées très plaisantes dans
cette cité où il fait sûrement bon vivre, je suis assez d’accord avec elle…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire