Franschhoek, Mossel Bay, Plettenberg Bay, Port Elisabeth, 14-20/2.
Il y a 3 choses qu’on voulait faire en Afrique du Sud : voir le Cap, faire la route des vins et explorer le Parc Kruger. Sans le vouloir, on a exactement respecté cet ordre et après avoir quitté Cape Town, nous sommes désormais en direction de Franschoek (environ 80 km). Sur la route, le paysage est tout à fait sympathique avec une alternance de plaines, de plateaux, de montagnes sur lesquelles vient s’écraser un large “matelas“ de nuages. Quelques km encore et on sort de la highway pour stopper au premier feu où un vendeur ambulant cherche à refourguer son raisin. Pas de doute, nous arrivons au pays du vin ! Encore quelques bornes et ça y est nous apercevons les premières parcelles de vignes. Nous continuons sur cette route entourée de domaines et juste derrière, les rocheuses ! Le panorama est magnifique et il est bon de cruiser jusqu’à notre destination.
Franschoek est un
gros village assez bourgeois, comme c’est souvent le cas dès qu’on est dans une
région viticole. Il n’y a vraiment qu’une seule grande rue qui traverse la
bourgade bordée de restaurants, de petites galeries de peintures ainsi que de
boutiques d’artisanat local.
Après un déjeuner et un mini tour de la ville,
nous découvrons la petite surprise d’Adèle concernant l’hébergement. Elle nous
a dégoté un charmant et chic penthouse en briques rouges qui donne sur une
petite cour bien à l’abri de la circulation de l’artère principale.
L’appartement avec 2 chambres et 2 salles de bains est harmonieusement décoré,
surtout le séjour et la cuisine qui rentrent tout à fait dans nos critères de
style : canapés club en cuir marron, chaises et lustres baroques et mobilier
vintage !
A peine arrivés, nous regrettons déjà de n’y passer qu’une
seule nuit ! Sauf que nous ne sommes pas à Franschoek pour rester dans une
chambre si belle soit elle et nous prenons la direction du Domaine Grande Provence. Après avoir franchi le portail, on se
retrouve au milieu des vignes et on doit encore parcourir quelques hectomètres afin
d’accéder au parking de l’espace de dégustation. La propriété est tout
simplement magnifique et nous sommes envoutés par le charme de l’endroit, conçu
avec beaucoup de goût. Des jardins ombragés entourent les petits bâtiments de
briques blanchies et recèlent des sculptures en métal. Nous prenons place
autour du large bar central du salon de dégustation et nous avons le choix
entre plusieurs formules proposées entre 35 et 50 rands pour 4 verres (environ
2/3 €). On en ajoute encore chacun 2 pour tester d’autres cépages et c’est un peu
“guillerets“ que nous faisons nos courses pour les jours à venir !
Le soir venu, on retrouve le même restaurant qu’au déjeuner.
On a bien essayé d’en changer mais les 2 établissements visités au préalable
étaient full, peut-être par que nous sommes le soir de la Saint-Valentin !
Adèle et moi ne la fêtons jamais réellement mais la célébrer avec ses parents
reste du domaine de l’inédit en 14 ans de relation !! Au resto, toutes les
tables pour 2 sont prises mais heureusement pour nous, les grandes tables sont
toutes vides ! J’en profite pour partager une curieuse observation qui
m’avait déjà frappée à Cape Town : les clients sont tous blancs et les
serveurs sont tous noirs ! L’apartheid est fini depuis bien longtemps mais
pas dans les restaurants ni dans les hôtels ! Idem dans les magasins, le
client est toujours blanc et la caissière ou le vendeur toujours noir !
Mais ce constat est surtout valable pour la région du Cap, car dans d’autres
villes, ça peut être l’inverse…
On quittera Franschoek à contre-cœur car il y faisait bon
vivre. Le temps d’un petit tour au Sunday
Market où l’on achète quelques babioles et de faire un peu de lèche-vitrine,
dans la rue, je suis une fois de plus impressionné par le nombre de voitures
anciennes impeccablement briqué et dans un état de conservation exceptionnel.
La palme revient à ce cabriolet Mercedes 230 SL de la première moitié des années 60.
Maman quant à elle bloqua sur une Ford Anglia rouge étincelante.
La route devient sinueuse et grimpe très vite sur les
hauteurs, on découvre alors une vue splendide de la ville, de ses vignes et de
ses domaines. On franchit quelques cols pour redescendre dans une vaste plaine
où les exploitations agricoles et bovines remplacent les propriétés viticoles
et ce, jusqu’à Mossel Bay.
Mossel Bay est
connue pour être le début de la Garden
Route qui offre sur plus d’une centaine de km, une large variété de
paysages, de végétation, de faune et permet la pratique de nombreuses activités
et de loisirs outdoor. On peut
effectuer de longues marches ou du VTT sur les sentiers des reliefs
copieusement fournis en arbres centenaires, on peut faire du canoé ou du paddle sur l’un des nombreux lagons de
l’océan indien ou visiter une réserve privée en quad ou en 4x4. C’est sur cette
dernière activité que s’est porté notre choix ; pas vraiment certain de ce
qu’on allait voir au Parc Kruger, on a mis toutes les chances de notre côté en
parcourant la très vaste Botlierskop
Game Farm pour y observer éléphants, girafes, buffles, impalas, zèbres,
lions et même une rhinocéros femelle et son petit. La réserve est réellement
gigantesque (3000 ha) mais on fait le tour en 3h et grâce au ranger qui connaît
exactement l’emplacement des bêtes, on en a pour son argent car toutes les
espèces promises sont au rendez-vous. Pour moi qui suis déjà aller au Kenya, la
visite fait davantage “parc d’attractions“ que “safari“. Il manque cette
excitation de traquer l’animal (pendant parfois des heures) dans son milieu
naturel. Ici, les bêtes sont également livrées à elles-mêmes mais dans un environnement
protégé et il est inutile de les chercher ! A se demander si elles n’ont
pas de puces GPS pour faciliter le repérage des rangers !!! Mais je ne
regrette pas notre choix car je tire très vite avantage de la proximité avec
les animaux pour faire des centaines de photos et peaufiner ma maîtrise de mon
nouvel objectif avant le Kruger ! Mes parents ont d’ailleurs complété mon
équipement avec un monopode Gitzo en
carbone super léger pour ne pas alourdir mon sac à dos. Assis dans la jeep, le
pied révèle tous ses avantages en soulageant largement le bras lors des poses
prolongées avec le 6d vissé à mon nouveau “caillou“ et son pare-soleil qui
frôle les 2 kg !
Le lendemain, on continue notre route sur la N2 et le
paysage est toujours aussi splendide et varié. Entre les montagnes verdoyantes,
les dunes ou les plages de sable blanc, l’eau bleue cristalline et les
falaises, on traverse des ponts enjambant de gigantesques failles où coulent
des rivières qui vont se jeter dans l’océan. La Garden route nous fait ensuite passer par Knysna et son paisible lagon pour nous amener jusqu’à Plettenberg Bay (“Plett“ pour les
intimes). Adèle nous a encore réservé une belle surprise avec cette fois un
bungalow complétement paumé dans la montagne et la forêt. A 10 bornes de la
ville, la route bitumée s’arrête et il faut encore parcourir 3 km sur une piste
pour arriver jusqu’à la guesthouse. A côté du domaine du propriétaire, on
rentre dans un champ en ouvrant une série de barrières qui empêchent les
animaux de la ferme (vaches, chevaux, canards…) de sortir de l’enclos. Pendant
la nuit et la journée suivante, ce seront d’autres bestioles qui viendront nous
rendre visite et notamment des singes ! Et d’ailleurs quelle nuit !!
Après la journée caniculaire, le bungalow était aussi chaud qu’un sauna à
Caracalla, impossible pour Adèle et moi de dormir dans la chambre dépourvue de
clim ! Vers 23h, on craque et on sort un matelas sur la terrasse et
j’inaugure la moustiquaire offerte par nos amis avant notre départ. Au début la
pleine lune est un peu éblouissante et les bruits de la forêt semblent
inquiétants mais finalement le sommeil ne tarde pas à venir……... tout comme la
fraîcheur, enfin !!
En arrivant à Port-Elizabeth,
on découvre une ville très industrielle cernée par les raffineries, les
centrales électriques et le port de marchandises. Le centre ville n’a rien
d’exceptionnel et on arrive à s’en convaincre assez facilement en grimpant les
204 marches du Campanile construit
en commémoration des colons anglais qui débarquèrent en 1820. Cette tour de
près de 54 m avec son horloge au sommet (toujours en fonctionnement) offre une
vue dégagée……… sur le port et la gare !!
Un peu plus sur les hauteurs derrière les immeubles, on peut distinguer la Donkin Reserve avec sa pyramide de pierre érigée dans un parc par Sir Rufane Donkin, un ancien gouverneur de la province du Cap, en mémoire de sa femme Elizabeth qui a donné ensuite son nom à la ville. Tout autour, il y a également des monuments dédiés à Nelson Mandela et ses discours sont rapportées un peu partout dans la ville ; Port-Elizabeth se situe dans la Nelson Mandela Bay.
A la recherche d’un restaurant, on tombe un peu par hasard
sur le terrain de cricket de St Georges
Park. On improvise un arrêt, car du monde semble se presser autour du
stade. Je me renseigne à la billetterie et il s’agit de la première des 5
journées des Test Series où
l’Afrique du Sud se voit opposée à l’Australie. On achète 4 billets pour les
gradins face à la zone de lancer et en attendant le début du match, on
déjeunera comme les locaux avec une plâtrée de fish & chips sur les genoux accompagnée d’une pinte de bière
pour faire descendre le tout ! En arrivant, on ne connaissait absolument pas
les règles du cricket et ce n’est que par pure curiosité qu’on s’est assis dans
les tribunes. Après 1h30 de match, nous sommes ressortis du stade sans vraiment
en savoir davantage mais l’expérience reste intéressante. Le sport n’est pas
violent mais il dispose de fervent supporters qui savent mettre l’ambiance.
Promis, la prochaine fois que j’ai une idée géniale comme celle-là, j’apprends
d’abord les règles sur Wikipedia !!
On passe ensuite le reste de l’après-midi à Bayworld qui, outre un oceanarium un
peu défraîchi, comporte un snake park
mais surtout le très vaste Port
Elisabeth Museum qui nous apprend tout sur la faune et la flore de la
région en passant par l’histoire de l’océan et de ses marins. Ce musée d’histoires
naturelles est très intéressant, surtout pour des enfants, et on y passera
finalement près de 3h, en comptant la petite représentation privée à laquelle
nous avons eu le droit de la part des phoques qui font les clowns au milieu des
tortues pour quémander quelques poissons à la jeune équipe d’animation. Etant
le seul public de ce show, une employée joue les guides rien que pour nous et
nous présente toute la petite famille qui se donne en spectacle. Plus loin, des
pingouins s’ennuient devant leur bassin vide pour cause de nettoyage.
Le snake park est
assez modeste mais on peut voir des crocodiles et quelques espèces de pythons
et de boas.
Nous ne garderons pas un souvenir impérissable de “PE“ mais
c’était la dernière étape de notre road trip le long de l’Océan Indien
disposant d’un aéroport pour reprendre l’avion vers Johannesburg et rejoindre
ensuite le Parc Kruger en 4x4. Notre guesthouse situé 12 km au nord nous offre un accès direct à la plage pour fouler le sable de la Nelson Mandela Bay.
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