7-10/3.
On le savait, c’était pourtant écrit noir sur blanc sur notre récap des vols : entre notre décollage de Johannesburg et notre arrivée à Sydney, il allait s’écouler 57h. Mais premièrement, il y a une différence entre le savoir et le vivre pleinement, et deuxièmement, on ignorait qu’allaient s’ajouter 2 étapes supplémentaires en plus des 3 prévues. En clair, notre trajet initial :
Johannesburg > Addis Ababa > Dehli > Hong-Kong >
Sydney
s’est transformé en :
Johannesburg > Maputo > Addis Ababa > Dehli >
Bangkok > Hong-Kong > Sydney
C’est toujours mieux de le savoir avant et on n’est pas fan
des stops d’1h30 où tu es bloqué dans l’avion sans pouvoir ni sortir, ni dormir
en raison des va-et-vient dans la carlingue… Sans compter les passagers qui
piquent ton siège et qu’il faut faire intervenir l’hôtesse pour récupérer TA
place que tu as exprès réservée au premier rang pour étendre tes grandes
jambes !!
Evidemment, il existe un direct Johannesburg > Sydney
mais avec notre usine à gaz de billets ce n’était pas possible à moins de
débourser le triple du prix. Qu’est-ce que c’est 57h quand on voyage 1
an ?? D’autant plus que durant notre stop de 13h à Dehli, on s’est pris
une chambre au Radisson, histoire de se relaxer, de coucher ses vertèbres dans
une vraie literie et de prendre un vrai petit-déjeuner. Jusqu’à Dehli, on a
voyagé avec Ethiopian Airlines qui
est loin de briller par sa ponctualité et la qualité de son service à bord mais
on a aimé les équipement (VOD) et le silence du premier Boeing 787 ainsi que la
place disponible pour les jambes dans l’antédiluvien second Boeing 777, aux
parois jaunies par le temps et encore pourvu de télés cathodiques !! Pour
la suite, on a volé avec Cathay Pacific
dans des A340 assez récents où l’on avait de bonnes places ! Niveau
sommeil, Adèle, qui dort n’importe où et à n’importe quelle heure, a réussi à
dormir sans problème, notamment à l’aéroport de HK où elle a fait sa clocharde
en squattant les fauteuils du terminal. Quant à moi, j’ai basculé en mode
“insomniaque“ ne dormant que 3 petites heures entre Addis Ababa et Dehli ainsi
qu’une micro sieste à HK.
Mais nous voilà enfin à Sydney
où notre première mission est de récupérer notre campervan loué chez Apollo dont l’office est à 2 stations
de train de l’aéroport. Sur place, on apprend une super nouvelle : on a
été surclassé et nous ne passerons pas les 3 prochaines semaines dans un
“petit“ van Toyota aménagé mais dans un “grand“ Volkswagen Crafter qui n’est ni
plus ni moins qu’un Mercedes Sprinter dans sa version longue, badgé VW !
On gagne au passage plus d’espace, un grand lit de 200x170, une douche, un WC,
une boîte auto et un moteur diesel plus économe… sauf qu’en Australie, le
gasoil est plus cher que l’essence !! On réunit nos quelques neurones
encore actifs pour écouter la dame de l’agence qui nous en explique le
fonctionnement et heureusement est française, nous évitant les efforts de
traduction après autant d’heures de vol, surtout que les Australiens ont un
accent encore plus incompréhensible que les Américains ! Enfin à bord de
notre carrosse nuptial, nous avons pris la direction……… du camping le plus
proche pour prendre une bonne douche et DORMIR, enfin !!! Le manque de
sommeil et le décalage horaire nous aurons foutu une bonne claque et on mettra
quelques jours à récupérer.
Le lendemain, on se lance à la découverte de Sydney et on
constate les premières galères pour garer notre engin en ville, qui avec ses
3m20 de haut et ses 7m10 de long rendent la tâche un peu plus sportive auquel
on ajoute le stationnement (payant) qui est limité à 2h, voir 1h dans certains
quartiers. La dame du camping nous avait bien conseillé de prendre le train
mais comme on n’avait pas l’intention d’y revenir, on ne l’a pas écouté !
On arrive sur Sydney par Anzac Bridge,
sorte de “pont de Normandie“ en plus petit et déjà on en prend plein la vue
avec le centre ville qui dresse fièrement ses tours de verre à l’horizon.
On se gare péniblement près de Darling Harbour où je réussis mon premier créneau, pas peu fier
avec un tel camion. On grimpe sur Observatory
Hill et on admire le magnifique panorama sur Harbour Bridge qui mène de l’autre côté de Port Jackson et au nord de Sydney. En redescendant de la colline,
on se retrouve au pied de la rampe d’accès du pont et quelques marches plus
tard, nous voilà sur la colossale construction en métal achevée en 1932 qui
constitue la grande fierté des habitants dont plusieurs générations ont dû
payer les $20 millions nécessaires pour son édification ! C’est du pont
qu’on a la meilleure vue sur le fameux Opéra,
icône de la ville et de l’Australie toute entière talonnée par Ayers Rock (Uluru, le gros rocher tout rouge) !! Juste en-dessous, on
assiste au balai des ferries qui relient les différentes rives et il y a même
le catamaran du team Oracle qui s’entraîne dans la baie, peut-être pour
préparer la prochaine America’s Cup ?
On descend ensuite vers The
Rocks, le quartier historique où les premiers colons européens ont débarqué.
Devenu ensuite un trou malfamé, refuge de la prostitution, des marins et des
chasseurs de baleines venant se saoûler dans les bars, il a été ravagé par la
fièvre bubonique au début des années 1900 et continua à décliner et à être en
partie démoli lors de la construction du pont. Ce n’est qu’à partir des années
70 que la municipalité commença à le réhabiliter en faubourg culturel, héritage
architectural de la ville. Aujourd’hui c’est un endroit “chicos“ où les vieux
bâtiments en briques ont été habilement reconvertis en restaurants branchés,
hôtels conceptuels ou en boutiques pour touristes. Même si ça sent le
commercial et le marketing à plein nez, on ne peut s’empêcher de tomber sous le
charme des lieux et c’est à instant qu’on commence réellement à A-DO-RER
Sydney !!
On continue la visite en revenant vers Darling Harbour pour faire le tour de Cockle Bay où se trouve un centre commercial et d’innombrables
restaurants à thème où il est impossible de mourir de faim. Toutes les cuisines
du monde y sont présentes et le choix s’avère difficile à l’heure du déjeuner.
On y trouve aussi le Musée d’Art
Contemporain (MCA), le Musée National
Maritime (où l’on peut monter à bord d’un destroyer, d’un sous-marin et
d’une réplique du bateau de James Cook), l’Aquarium
de Sydney, Madame Tussauds, etc.
On finit cette journée de marche en profitant de la perspective qu’offre Pirmont Bridge, la passerelle pour
piétons qui relie les 2 rives de la baie et le centre ville coiffé par la Sydney Tower.
Le lendemain, on débute la journée en flânant dans les
quartiers “bobo“ de Newtown, Gebe et Balmain à l’ouest de Sydney. Il semble que pour habiter là, il faut
absolument être stylé et avoir au moins les cheveux colorés, des rastas, des
piercing, des tatouages, porter un tailleur avec des baskets ou une guitare
dans le dos, être artiste ou baba cool et être habillé comme dans la
Petite Maison dans la Prairie !! Moi aussi j’ai mon look mais avec mon pantalon
technique 3en1 et mes godasses de trail, ce serait plutôt le genre “marcheur
allemand sponsorisé par Jack Wolfskin“ !!! C’est un style…
A Newtown sur King St,
les échoppes des petits immeubles 1900 aux façades acidulées sont des librairies,
des cafés branchés, des vendeurs de meubles rétro ou des magasins de fringues
vintage. En fait tout est vintage dans ce quartier : les vélos, les bars
et même les vendeurs d’appareils photos qui proposent la vente et la réparation
de vieux appareils argentiques. On trouve également des larges et superbes
graffitis qui habillent les murs un peu trop tristes !
Dans les rues perpendiculaires, Adèle et moi trouvons
facilement notre futur domicile, le jour où on s’installe à Sydney, dans de
charmantes petites maisons de ville. Etroites, accolées les unes aux autres et
toutes en longueur sur 1 ou 2 étages, elles distillent un savant mélange de
chic et d’ancien que nous affectionnons particulièrement. On joue les voyeurs
en essayant de découvrir les intérieurs qui ont l’air très sympa et on en a la
confirmation grâce aux larges panneaux des agences immobilières disposés sur la
clôture des maisons à vendre (aux enchères !!) et qui sont illustrés par
plusieurs photos.
En retournant vers le centre, on fait une halte au Fish Market et on improvise une
dégustation d’huîtres australiennes sur le parking qu’on a accompagné d’une
bonne bouteille de vin blanc achetée au liquor
shop du coin. En Australie c’est comme en Afrique du Sud, l’alcool ne
s’achète pas au supermarché mais dans un magasin séparé qui ferme généralement
plus tôt et parfois gardé par un vigile (surtout en ZA) !
En reprenant Pirmont Bridge qui traverse Cockle Bay, on
arrive en plein centre devant le Queen
Victoria Building transformé en galerie commerciale “super classos“ avec
toutes les griffes moyen/haut de gamme habituelles ! De là on remonte George St passant des magasins de luxe
aux joailliers les plus célèbres jusqu’à Circular
Quay qui est le hub principal des transports publics de Sydney :
ferrys tout d’abord mais aussi bus et trains.
Sur la promenade qui mène à
l’Opéra, on trouve moult restaurants et bars et on peut assister à quelques
spectacles d’artistes de rue. Du parvis de l’Opéra, on a une magnifique vue sur
le Harbour Bridge et des gratte-ciels du centre. Oracle Team USA s’entraîne
encore dans la baie !
De près le Sydney
Opera House est moins impressionnant que dans mon imagination, je le voyais
plus grand malgré ses respectables 67m de haut ! Le bâtiment et son fameux
“toit“ ont été dessinés par un architecte danois, Jørn Utzon, inspiré par des quartiers d’oranges, des escargots et
des temples mayas.
En contournant l’Opéra on arrive aux Royal Botanic Gardens qu’on traverse en longeant la Governement House jusqu’au
Conservatoire. Les jardins sont un havre de paix et en voyant les larges
pelouses, on a qu’une seule envie : s’allonger et faire une sieste au
soleil !
On finit ce petit tour de la ville en revenant par Bridge St et ces beaux immeubles qui
entourent le Musée de Sydney. Dans
les rues, je suis impressionné par les taxis qu’on peut aisément confondre avec
des voitures de police, avec leurs autocollants bleus et rouges. Question
sécurité, on ne plaisante pas en Australie et y a du matos : 2 caméras sur
le toit, une de chaque côté, accompagnées de projecteurs et de feux de
détresse. Quand un taxi se fait braquer, je me dis qu’on doit le voir et qu’il
vaut mieux porter une capuche…
Le soir venu on quitte Sydney pour se diriger vers le nord
et on trouve un charmant petit lac perdu dans les reliefs pour y passer la
nuit. On inaugurera notre mode camping “sauvage“. D’autres vans et voitures
sont déjà installés et à priori les rangers ne viennent pas en pleine nuit
faire évacuer les lieux comme c’est le cas aux abords de Sydney. D’autres
véhicules ne tarderont pas à nous rejoindre et le parking se transforme rapidement
en camping improvisé. Il y a des vans, mais on découvre aussi que les gens,
essentiellement des jeunes, dorment dans des vieux et gros 4x4 ou de spacieux
breaks comme on n’en fait plus. La douche publique devient notre salle de bain
qu’on préfère à celle, exiguë, de notre camping-car pas vraiment optimisée pour
les gabarits d’1m90 ! Adèle a un peu de mal à trouver ses marques dans sa
nouvelle “maison“ et on se bouscule encore un peu pour passer de la cabine au
coin salon mais on devrait y arriver…
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