C’est à Xi’an qu’on décida de modifier la suite de notre parcours. Initialement on devait passer par Wuhan afin de voir la ville fortifiée de Jingzhou pour ensuite enchaîner par Lushan pour admirer les falaises drapées de brume et enfin nous poser quelques jours à Nanjing (Nankin). Profitant des 3 jours restés à Xi’an pour relire les itinéraires conseillés par le Lonely, on a préféré opter pour une croisière sur le Yangzi avec le passage des Trois Gorges, à priori tout aussi incontournable que la Grande Muraille et la Cité Interdite.
La journée commença donc par trouver une agence pour trouver des billets “pas trop chers“. Satisfaits par la prestation de notre cher Mr Gao à Datong et de l’agence CITS (China International Travel Service) pour laquelle il travaillait, nous avons contacté le bureau de Xi’an pour organiser la suite de notre séjour. En nous rendant sur place, impossible de trouver quelqu’un dans l’agence qui parlait anglais, on nous a fait monter au 5ème étage sur la plateforme qui gérait des voyages dans le monde entier. Une responsable des ventes du département US/GB nous a accueilli dans son bureau, caché derrière des dizaines de box de téléopérateurs.
Parlant un anglais parfait, elle s’est occupée de nous et
nous a trouvé un vol pour relier Xi’an à Chongqing, une cabine dans un bateau
allant de Chongqing à Yichang ainsi que des billets de train (haute vitesse)
pour rejoindre Nanjing. Ce qui fera bien sûr l’objet d’un prochain article sur
le blog…
Les réservations effectuées, on a pu enfin prendre la route à
l’est de la ville, vers la fameuse armée des soldats en terre cuite. C’est en
1974 que de paysans creusant un puits, sont tombés sur ce qui allait devenir
l’un des plus célèbres sites archéologiques du pays, renfermant une armée de
soldats enfouis depuis plus de 2000 ans. L’empereur à l’époque, Qin Shi Huang,
craignait les esprits l’attendant dans l’au-delà et fit construire une armée
complète avec infanterie, cavalerie, archers et autres chars. En suivant le
Lonely Planet qui conseille de garder le meilleur pour la fin, on a fait la visite à
l’envers en commençant par la fosse n°3 puis la n°2 et enfin la n°1. C’est
louable car on découvre les sites crescendo mais perso, je trouve qu’on est du
coup “un peu“ moins impressionné quand on attaque la dernière (donc la n°1 si
vous me suivez toujours) !!
En fait quand on dépasse les portes du site, on se retrouve
sur une large place avec devant nous les fosses 1 et 2 et le musée sur notre
droite. Au début, on était un peu perdu car on ne voyait que des bâtiments
énormes alors qu’on s’attendait à voir un site de fouilles en plein air. Et ben
non, la fosse n°1 est à l’intérieur d’un gigantesque hangar type SNCF et le
fosse n°2 est sous un imposant blockhaus de béton ressemblant à un palais des
congrès !
On se faufile entre les 2 bâtiments pour atteindre la fosse n°3
qui ne contient que 68 soldats et 4 chevaux. Première “déception“ les soldats
sont 8 m plus bas que la plateforme qui nous permet de les observer et du coup
je zoome à fond sur mon appareil photo pour prendre des clichés en plan serré
de nos guerriers en terre. Le guide nous annonce que chaque soldat est
différent, encore faut-il pouvoir les observer de près…
Après cet avant-goût de seulement 72 statues, nous étions impatients de découvrir la fosse suivante avec 1300 sujets
annoncés ! En rentrant on est tout d’abord impressionné par la taille du
hall dans lequel on pourrait organiser un concert des Rolling Stones. A nouveau les soldats sont en contrebas et on ne peut les observer qu’à
distance mais il a été prévu d’en placer 5 dans des
vitrines accessibles pour admirer le travail exceptionnel des ouvriers de
l’époque. Sauf que pour faire des photos derrière une vitre en verre avec 10000
pèlerins autour, tu peux t’accrocher pour espérer réussir un cliché
correct !
Sur chaque soldat exposé (un archer agenouillé, un archer
debout, un cavalier, un officier et un général), on peut passer 10 minutes à
admirer les expressions et les détails remarquables : c’est franchement
hallucinant et on a du mal à s’imaginer qu’il y en a près de 8000 comme ça avec
chacun une expression différente afin de les rendre unique !! En observant
cette fosse n°2, il est absolument impossible d’en distinguer les 1300 promis
car d’une part les soldats sont en morceaux, couchés ou empilés dans les
tranchées de roche, et d’autre part les excavations sont toujours en cours.
Enfin, nous pénétrons dans le “hangar“ dont la taille nous
impressionne encore plus une fois à l’intérieur et à nouveau le regard se porte
d’abord sur le toit et sa structure et on se surprend à chercher “l’autre côté“
tellement la distance avec le fond semble éloignée (230 m). Contrairement à la
fosse n°3 par laquelle on a débuté la visite et après s’être frayé un chemin
jusqu’à la rambarde de la plateforme, on est complètement perdu et on ne sait
où regarder !! Devant nous, il y a 11 tranchées d’environ 3 m de large
entièrement pavées avec les soldats postés et prêts pour le combat. Il y en a
des centaines, des milliers………… en fait 2000 pour être exact sur les 6000 que
compterait la fosse. C’est très impressionnant !!! Même si on regrette de
les voir de si loin…
A nouveau, je zoome à fond et seulement armé de mon 24-105,
je regrette de ne pas avoir de focales plus puissantes, un 70-300 ou un 100-400
aurait été parfait pour saisir les détails de chaque visage et cette fois sans
vitre devant, pleine de doigts et de reflets !! En resizant sur le Mac,
j’ai quand même réussi à sortir quelques photos sympas. Plus qu’un long
discours, les photos parlent d’elles- mêmes :
Pour finir la journée, on a conclu la visite par le musée dans
lequel on peut retrouver deux chariots en bronze déterrés près du tombeau de
Qin Shi Huang, situé à 1,5 km à l’ouest de l’armée enterrée. D’après les récits
historiques, ce tombeau contiendrait des palais remplis de pierres précieuses
où couleraient des rivières de mercure… Il aurait été construit par 700.000
hommes pendant 38 ans, tous enterrés vivants pour ne pas trahir ses secrets. Mais
pour le moment, personne ne l’a vérifié car l’Etat ne souhaite pas démarrer les
fouilles tant que les technologies ne seront pas prêtes pour ne pas abîmer le
contenu du tombeau et notamment la momie de l’empereur. Lors de l’excavation de
l’armée enterrée, les soldats avaient été laissés à l’air libre ce qui avait
entraîné la perte des pigments colorés utilisés à l’époque pour décorer visages
et armures…
Il existe de nombreuses controverses et polémiques à propos
de l’origine de cette armée mais de la Chine, quand on saisit sur Google le nom
des auteurs ou de leurs livres contestataires, les résultats de la recherche aboutissent
tous sur des pages………… introuvables !!! Il n’existerait pas de datations
irréfutables mais l’armée des soldats en terre cuite est tout de même inscrite
au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
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