Lake Tekapo, Kaikoura, 13-16/4.
Pour revenir du Milford Sound, il faut se retaper toute la route n°6 depuis Queenstown dans l’autre sens. Curieusement, le Lac Wakatipu qu’on longe à nouveau à partir de Kingston, paraît totalement différent, à moins que ce ne soit la lumière du matin qui change les couleurs du lac et des montagnes. On s’enfonce ensuite dans les terres et on retrouve des paysages dignes du Seigneur des Anneaux.
Notre intérêt pour le Lac
Tekapo date de bien avant notre départ, avec la lecture d’un article dans
un magazine d’Adèle dont les photos nous donnaient immédiatement envie de
plonger dedans. Mais c’était avant de connaître la température de l’eau… A
notre arrivée, la météo s’est dégradée et le ciel bleu a quasiment disparu. En
prenant des infos au i-site de Lake
Takapo, on a d’abord été déçu du nombre de marches disponibles : 5 tracés
dont le plus long est bouclé en 3 heures. La petite bourgade tourne au ralenti
à cette époque de l’année car le temps n’est pas optimal pour les activités
principales que sont le kayak ou le survol du lac jusqu’au Mont Cook (3755 m) et les glaciers Fox ou Franz Josef.
On fait une première marche d’1h30 qui nous emmène
paisiblement dans les herbes et les champs de la péninsule. Sur le chemin, on a
le sentiment d’être seul au monde dans ces grandes étendues où l’on ne croise
personne, excepté des hordes de lièvres qui détalent devant nous pour se cacher
dans les fourrées. Les moutons sont plus téméraires en nous fixant curieusement
derrière les barbelés de leur enclos tout en continuant à mâchouiller avec
nonchalance les herbes du pré.
Après une nuit très fraîche au bord du Lac McGregor où j’ai dû allumer à deux reprises la voiture pour réchauffer un peu l’habitacle, on se lance sur la boucle qui fait le tour du Mt John qui culmine à 1031 m d’altitude. Une fois encore, le ciel est bas et on ne retrouve pas le magnifique bleu du lac présent sur les photos du magazine. On se console avec le splendide panorama à 360° qu’offre le sommet où sont installés un observatoire et ancienne base américaine de surveillance de satellites.
Après cette marche de 3h, on se réchauffe aux Tekapo Springs, petit complexe thermal
où l’on plonge dans des bassins d’eau chaude (36, 38 et 40°) issue des sources
qui jaillissent de la montagne. On y rencontre une insolite maître-nageuse
lyonnaise qui a troqué le maillot de bain et les tongs habituels contre… une
polaire et un bonnet !! En discutant, on en apprend un peu plus sur les
possibilités de travail en Nouvelle-Zélande et notamment sur le wwoofing, petit job qui consiste à
donner un coup de main dans des exploitations agricoles contre le gîte et le
couvert.
Quelques photos devant la Church of the Good Shepherd achèvent notre étape autour du lac Tekapo. Cette chapelle très pittoresque construite en 1935 est très prisée lors des mariages pour son cachet et son emplacement au bord de l’eau, offrant à coup sûr des clichés très romantiques ! Cette minuscule église me fait également penser à celle de la fin de Skyfall quand Judi Dench meurt dans les bras musclés de Daniel Craig…
Avant de remonter vers Kaikoura, 400 km plus loin sur la
côte Nord-Est, on passe la nuit à mi-chemin au bord d’un autre lac, le Lac Ellesmere. Il n’a rien de
particulier si ce n’est qu’il est un terrain de jeu pour les locaux qui
souhaitent pratiquer le windsurf, le ski nautique et la pêche bien évidemment.
Le campsite (gratuit) offre un espace assez vaste où l’on trouve facilement un
emplacement où se garer en veillant à orienter le campervan dans le sens du
vent pour éviter qu’il ne nous secoue toute la nuit ! Au petit matin, on a
le droit au plus beau lever de soleil depuis notre séjour en NZ et peut-être
même depuis notre départ. Le vent est tombé et les couleurs sont ahurissantes
comme le montrent les photos ci-dessous qui sont garanties sans aucune
retouche !!
La péninsule de Kaikoura
était, jusque dans les années 80, un tranquille village de pêcheurs coincé
entre l’océan et la montagne Manakau
qui culmine à 2610 m d’altitude. La route pour y arriver est d’ailleurs tout à
fait exceptionnelle, serpentant entre les pics embrumés avant de plonger vers
la mer. Aujourd’hui Kaikoura est un haut lieu touristique proposant un large
panel d’activités qui exploitent à fond sa situation géographique. D’un côté
les montagnes et les falaises offrant des tracés pour la marche dont le plus
long totalise 40 km le long de la côte. De l’autre, il y a toute la richesse
animalière de l’océan que l’on peut voir de très très près grâce à la
convergence des eaux chaudes et froides résultant d’une fosse abyssale
plongeant à pic de 90 à 800 m de profondeur ! La péninsule est un passage obligé
lors des migrations de mammifères marins, ainsi on peut voir en abondance des
dauphins, des otaries, des orques, des requins, des baleines et le plus balaise
d’entre eux, le grand cachalot. Pour observer toutes ces grosses bestioles
aquatiques, on a l’embarras du choix : on peut nager au milieu d’un banc
de dauphins, à moins de préférer le kayak, le bateau ou même l’avion et
l’hélicoptère.
Comme on n’en a encore jamais vu, on opte pour un tour de 2h en bateau afin d’admirer le grand cachalot qui peut atteindre 20 m de long et 60 tonnes soit le poids d’un Airbus A320. Le mammifère est visible lorsqu’il remonte à la surface (toutes les 40 min environ) pour reprendre de l’air avant de replonger dans les abysses, jusqu’à 2500 m de profondeur !!!
Durant notre croisière, on a la chance d’en voir 2 dont le
gabarit est tout à fait impressionnant même si 1/3 de leur corps seulement est
visible, allant du nez au petit aileron dorsal (soit quasiment la longueur de
notre bateau !!!). Le cachalot reste à la surface pendant près de 10 min
en évacuant des jets d’eau par ses narines avant de plonger en piquet, au
ralenti, sans aucune éclaboussures, laissant apparaître avec grâce sa large
queue de près de 4 m !
Le spectacle est saisissant et vaut largement le prix de la
visite (145 NZ$/pax soit environ 94 €). On a non seulement vu des dauphins
filant et sautant devant la poupe mais aussi des otaries et des albatros.
Suivant la saison, on peut observer des requins ou des orques (killer whale) dont certains n’hésitent
pas à s’attaquer aux baleines lors de leur remontée à la surface…
Le lendemain matin, on finit notre tour de la ville en
allant jusqu’à Point Kean où l’on
trouve une colonie d’otaries sauvages, vautrées dans l’herbe ou sur les
rochers, en train de se faire dorer la (grosse) pilule au soleil. On peut
s’approcher (sans les toucher) à 1 ou 2 m et notre Barbie “Voyage“ fait
connaissance avec un très beau spécimen ! Tout en marchant sur la plage de
rochers, il faut faire attention à ne pas trébucher sur l’un d’eux car on peut
aisément confondre la couleur de leur pelage avec celle des rochers !!
La ballade au sommet de la falaise nous emmène le long de la
côte, offrant une vue imprenable sur le village et la péninsule.
Pour clore ce périple sur l’île Sud de la NZ, on prend le
chemin de Picton où l’on doit embarquer
sur le ferry pour Wellington et l’île Nord. Mais auparavant, on ne pouvait ne
pas s’arrêter dans l’une des plus fameuses régions viticoles du pays, Marlborough. Le point d’entrée de cette
route du vin commence par la bourgade de Blenheim
où tous les champs et pâturages aux alentours ont été transformés en hectares
de vignes. On s’arrête au domaine du ClosHenri qui nous a été conseillé par le sommelier de notre mariage. Le
domaine appartient à des Français originaires de Sancerre qui ont remplacé les
moutons par des plants de Sauvignon, de Chardonnay, de Pouilly-Fumé et bien
d’autres… La famille a même déplacé une église en bois des années 30, à
laquelle elle a greffé un clocher reproduisant celui de leur village natal, qui
constitue désormais un insolite salon de dégustation.
Après avoir testé les best-sellers de la maison, on en
ramène 2 petits souvenirs qui nous aideront à passer la nuit dans un campsite
paumé au milieu de nulle part, dans une baie embrumée où l’on accède après 6 bornes
de route en gravier qui serpente dangereusement entre montage et précipice. On
aura juste le temps de se garer en constatant une fois de plus que nous sommes
seuls au monde, avant que des pluies diluviennes ne s’abattent sur le toit de
notre campervan, la tempête Lusi
arrive…
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