20-22/1.
Initialement, Kuala Lumpur (KL) ne devait être qu’un transit de quelques heures entre Manille et Bangalore. N’étant pas spécialement pressés et ignorant tout de la Malaisie, nous avions modifié ce simple stop en mini-séjour de 2 nuits sur place. Avant de débarquer à KL, nous ne connaissions rien de la ville à part les fameuses tours Petronas et le circuit de Sepang qui accueille le grand prix de F1 !
En arrivant le premier jour nous étions particulièrement
fatigués de notre réveil à 3h30 (pour prendre l’avion à Manille) et un poil “stressés“
car nous n’avions toujours pas bouclé notre itinéraire en Inde. A KL, on
disposait enfin d’un wifi correct et il nous fallait régler plusieurs détails
de la suite de notre aventure tels que trouver un moyen de transport à notre
arrivée à Bangalore et visiter le Kerala, bloquer les vols pour Goa, un autre transport
pour visiter le Rajasthan, booker les lodges au parc Kruger et louer un
campervan pour l’Australie !!! Sans oublier de réserver la visite des tours
Petronas, car on s’était déjà fait
avoir à Dubaï avec le Burj Khalifa dans lequel nous n’avions jamais pu monter… En
une après-midi, on n’a évidemment pas tout verrouillé surtout qu’on voulait encore
monter avant la nuit à la piscine sur le toit du 22ème étage de
notre hôtel et profiter de la vue et du coucher de soleil sur les tours du
centre de KL !
Ce n’est donc que le lendemain que nous sommes partis à la
découverte du centre ville. Et quelle découverte !! Adèle et moi avons eu
un véritable coup de cœur pour KL, un mix entre Dubaï (en moins frime) et Hong
Kong (en plus vert encore).
On a d’abord pris le métro jusqu’à la station Masjid Jamek, nom de la mosquée qu’on
ne peut pas louper car elle se situe juste à la sortie. Dessinée par un
architecte britannique et construite au milieu des palmiers en 1909, ses dômes
en forme d’oignons et ses minarets rayés attirent immédiatement l’œil. Elle est
implantée à la confluence des rivières Klong
et Gombak formant ainsi le berceau
de la ville. Pour rentrer, Adèle a dû changer de style vestimentaire...
Juste à côté se trouve la Cour de la Magistrature qu’on a contourné pour atterrir dans le
quartier colonial et trouver Merdeka
Square. C’est sur ce terrain de cricket que fut proclamée l’indépendance (Merdeka)
de la Malaisie se libérant de la colonisation anglaise. Le 31/08/1957, l’Union
Jack fut descendu et on hissa le drapeau malaysien sur un mât de 100m de haut
pour proclamer au monde entier la liberté du peuple malaisien. L’Histoire de
Kuala Lumpur (littéralement “confluent boueux“) et de son indépendance sont
très bien racontées dans la City Galery
au sud du parc.
En longeant le square, on peut admirer le Sultan Abdul Samad Building qui est un savant
mélange d’architecture britannique, maure et moghol. Dessiné également par un
anglais, le bâtiment était le siège de l’Administration anglo-saxonne. Face à
lui se trouve le Royal Selangor Club
où se retrouvaient toute la haute société et l’élite de KL. Tout au nord du
terrain, les arches blanches du Mémorial de l’Indépendance cachent à peine la
modeste Cathédrale Ste Mary dessinée
par le même architecte que le Sultan Abdul Samad Building. En retraversant la
rivière Gombak, on tombera sur une fontaine très originale qui semble sortir
tout droit d’Alice aux Pays des Merveilles !
En revenant sur nos pas et en suivant cette fois la rivière
Klang, on a traversé un bazar où l’on trouve les babioles habituelles et contrefaites
qu’on peut également acheter sur tous les marchés en Asie : faux sacs LV,
fausses Ray-Ban, faux casques Beats mais aussi des pashminas et des
hélicoptères télécommandés. A la sortie du marché, on tombe devant Masjid India, une mosquée musulmane
indienne qui a donné son nom à la rue et qui marque notre entrée dans Little India. On change complètement d’atmosphère
et les marchands de babioles du bazar ont laissé la place aux échoppes hautes
en couleurs et aux bijoutiers dont les imposants colliers en or recouvrent les
murs. On continua de déambuler pendant près d’1h dans les rues de ce quartier
très vivant qui constitua une excellente entrée en matière de notre prochaine
destination…
De l’autre côté de la rivière, en se dirigeant vers le sud,
on découvre un autre quartier tout aussi coloré, mais cette fois-ci asiatique :
Chinatown. Avant d’accéder aux
premières rues, on est passé par l’ancienne place du marché Medan Pasar (Market Square) où l’on
tombe nez à nez avec une magnifique horloge art déco entourée d’étroits
immeubles aux façades acidulées. On longe encore quelques immeubles art déco
pour trouver le temple taoïste Sze Ya, caché dans une ruelle à sens unique. Le temps de la visite
et de faire le tour des tables d’où s’évaporent des volutes d’encens, nous
sommes transportés 2 mois en arrière lors de notre séjour en Chine. Dans la
cour, les gens s’affairent à préparer des arrangements floraux, à emballer des
bâtons d’encens dans des paquets et à nous observer avec de grands sourires.
Le quartier est à l’image de KL, un grand melting pot de
genres et de cultures. On y trouve aussi bien des immeubles art déco (OCBC Bank, Lee Rubber Building…) que d’autres temples chinois comme celui de Guandi, de Koon Yam ou encore Chan See
Shu Yuen dont les murs et le toit sont magnifiquement décorés de poteries
et de statuettes immortalisant des scènes dramatiques de la mythologie chinoise.
En plein milieu de ces temples taoïstes s’est perdu le temple tamoul Sri Mahamariamman dont la porte se
dresse fièrement du haut de ses 22m avec son toit décoré de figurines colorées.
Bien évidemment, on y trouve toutes sortes de marchés, comme
Central Market, un bâtiment art déco
peint en bleu ciel et qui renferme sur ses 2 niveaux de nombreuses échoppes
d’artisanat local avec des reproductions d’objets “fait main“. Plus dans
l’esprit bazaar, il y a Jalan Petaling,
une galerie piétonne couverte envahie par les stands et surplombée de lampions
chinois. Les allées sont étroites et il faut jouer des coudes pour évoluer dans
ce marché qui propose toutes sortes de contrefaçons ou d’articles de marque
issus de réseaux “parallèles“.
Après 6/7 km de marche sous un soleil de plomb et sur des
trottoirs brûlants à faire fondre nos tongs, on a rejoint le LRT (métro) à la
station Pasar Seni au pied de la
très élégante tour du Komplexs Dayabumi
dont les motifs et les arches s’inspirent de l’art islamique. Ce building était
l’ancien siège social de Petronas avant la construction des twin towers. Sur les bords de la rivière
Klang qui passe sous la station, c’est un tout autre art que l’on peut observer
bien qu’aussi coloré que les quartiers que l’on vient de traverser…
De retour à l’hôtel, on avait bien mérité un petit plongeon
dans la piscine en attendant que le soleil se couche derrière les tours de
verre et d’acier.
Pour finir notre séjour à KL et avant de reprendre l’avion
en fin d’après-midi, on s’est rendu au KLCC
pour monter au sommet des tours Petronas…………
enfin de LA tour et en l’occurrence la n°2 dont l’antenne culmine à 452 m ! La visite démarre au sous-sol par un portique de sécurité et la
distribution d’un tour de cou avec badge, précieux sésame pour accéder à
l’ascenseur qui nous emmènera tout d’abord au 41ème étage, sur le Skybridge, qui relie les 2 tours à 170
m au-dessus du sol. Cette passerelle, non prévue au départ, a été exigée par
les autorités pour sécuriser l’évacuation en cas d’incendie. La mise en place
dura 3 jours en raison des vents violents qui soufflaient au moment de hisser
la structure. Les tours ne sont d’ailleurs pas strictement parallèles et à la
moitié de sa construction, la tour n°2 penchait légèrement vers la n°1. Du coup
l’architecte argentin, Cesar Pelli, a fait construire la deuxième moitié avec une inclinaison
opposée pour rééquilibrer l’ensemble !!
Quinze minutes plus tard, on reprendra l’ascenseur pour
atteindre le 84ème étage et utiliser un autre élévateur jusqu’au 86ème.
A une telle hauteur la vue est époustouflante, les autres gratte-ciels semblent
minuscules et on a l’impression de jouer au Lego. Après avoir fait le tour de
la plateforme, nous avons repéré la piscine de notre hôtel et on s’amuse à
chercher la plus grande, la plus haute et la plus belle piscine de toit pour
“le jour où“ l’on reviendra ! Car c’est sûr, on reviendra et pas seulement
pour 3 jours…
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