Boracay, 5-19/1.
Les Philippines sont définitivement une terre de (fort) contraste. Après la misère urbaine de Manille et du sentiment d’insécurité qui nous a fait nous agripper à notre sac et nous méfier de tout (souvent à tort), nous voilà à Boracay dont les plages de sable blanc et l’eau turquoise semblent sorties d’une carte postale.
Mais avant d’y arriver, il faut mériter ce morceau de paradis et se montrer patient avant de fouler le sable de de Cagban Beach, dont le jetty port est le point d’entrée à Boracay. On a d’abord atterri à Kalibo qui fait son entrée dans le top 5 des aéroports les plus petits qu’on n’ait jamais vu. Au moins tu ne perds pas de temps à l’arrivée pour trouver le tapis roulant qui va t’apporter ton sac, il n’y en a qu’un… et l’aérogare d’arrivée ne doit pas faire plus de 100 m2, toilettes comprises ! Dans le hall sont disposés de petits stands de voyagistes qui proposent des transferts vers l’île de son choix. Pour rallier Boracay, il y a 2 bonnes heures de bus à travers la jungle et la montagne avant d’arriver tout au nord pour prendre un pumpboat qui débarque ses passagers à Manoc-Manoc pour prendre une navette qui nous déposera enfin à l’hôtel. Enfin à l’appart’ dans notre cas, car pour commencer le séjour, nous avions loué sur airbnb un grand studio pour 3 nuits sur les hauteurs de Diniwid Beach.
L’organisation des transferts est très bien
rôdée. Entre la récupération des bagages à Kalibo et l’arrivée finale à
l’hébergement, il y a très peu de temps d’attente et les accompagnateurs font
preuve d’un grand professionnalisme issu d’une certaine expérience à charrier
des bétaillères remplies de touristes ! De tous les comptoirs présents à
l’aérogare, on a choisi Southwest
dont on avait déjà lu le nom dans un blog au moment de prendre des infos sur
Boracay. Pour 550 pesos par pax (environ 9 €) tout est inclus : le bus
jusqu’à Caticlan, la traversée, les taxes environnementales et la navette
jusqu’à l’hôtel. Et ça dépote…
D’après le Lonely, Boracay est sensée être la
réponse philippine à Phuket et Cancun ! Pour avoir vu les 3, nous ne
sommes pas du tout d’accord. Cancun, pour y avoir été à 2 reprises, restera
pour nous une station moche avec des immeubles style “Grande Motte“ et dont les
plages sont infestées d’Américains venus par Boeing 747 entier pour ingurgiter
le plus d’alcool possible à l’occasion de Springbreak. Quant à Phuket, qui
s’est révélée une très bonne surprise dans notre périple en Thaïlande (voir article) n’a pas du tout la même taille et propose une plus grande variété de
plages.
Boracay est une île de 7 km de long et dont la
largeur oscille entre 1 km au centre à 3 km pour les terres situées tout au
nord. L’île est essentiellement connue pour la célèbre plage de White Beach qui offre près de 4 km de
sable blanc. Elle est segmentée en 3 stations pour l’organisation des
débarquements de passagers provenant des autres îles, des touristes sortis en
mer pour la journée ou des plongeurs partis sur les nombreux spots qu’offrent
les alentours.
Pour le début de notre séjour, nous avons
choisi Diniwid Beach, une petite
crique cachée derrière une falaise plus au nord, sur le même côté ouest que
White Beach mais beaucoup moins fréquentée. A Diniwid, on ne trouve pas de
magasins tout le long de la plage, uniquement un bar et quelques hôtels,
certains sur la plage et d’autres accrochés aux rochers de la colline et
entourés de verdure. Les eaux turquoises sont totalement transparentes et même
aux Maldives, on n’avait jamais vu un sable aussi fin. Le paradis… On a pris
nos habitudes chez Agnes (le Wahine Bar
de son vrai nom) où l’on mange des quesadillas bien servies et d’excellentes
pizzas. De plus, il y a du wifi (absent dans notre appartement) et nous permet
de prendre des nouvelles de nos proches tout en profitant de l’happy
hour ! Le soir, l’endroit est désert et on apprécie d’y dîner les pieds
dans le sable en écoutant le bruit des vagues s’échouer sur la plage.
Pour rejoindre la “civilisation“ à pied, il
suffit d’emprunter l’étroit chemin le long de la falaise qui mène au nord de
White Beach (Station 1). Par la route principale qui va du sud au nord, c’est
beaucoup plus long et il faut prendre un tricycle à moteur contre 100 pesos
(environ 1,65 €) en course privée. Le tricycle
est une moto de 155 cm3, assez ancienne pour la plupart, avec un
side-car pouvant contenir 6 personnes et c’est le seul transport en commun de
l’île. Il y a des arrêts sur le bord de la route tous les 300 m et une course à
plusieurs passagers entre la Station 1
et la Station 3, ne coûte que 10
pesos !! Il y a également des motos seules, sans side-car, sur lesquelles
le pilote emmène jusqu’à 2 personnes (voir 3 avec des enfants) mais c’est déjà
moins confortable et ma Nona se
retournerait dans sa tombe si elle nous voyait à 3 sur une pétrolette !!
Il n’y a pas de voitures exceptés les pick-up
de la police, des pompiers et les ambulances. Il y a quelques camions de
livraison mais ils sont très étroits pour s’adapter aux routes et à la
circulation de l’île.
Pour varier les plaisirs, on a passé les 4
nuits suivantes dans une auberge de jeunesse près de la Station 2 et du D’Mall
(le seul centre commercial), un peu en retrait de White Beach. De l’extérieur
l’endroit et son environnement ne sont pas très engageants mais une fois à
l’intérieur, l’ambiance est des plus chaleureuses et quel accueil !!! Joanna
la réceptionniste est très gentille et marquera notre arrivée en nous offrant
une tournée de bienvenue. Jeff le
barman nous accueillera systématiquement avec bonne humeur et un large sourire
en se souvenant des prénoms de chacun. Encore une fois, on doit sûrement être
les plus âgés…
A l’origine, on ne devait rester qu’une
semaine sur Boracay et aller ensuite sur Palawan
où je voulais faire de la plongée et passer mon Padi (open water). Olivier, le
gérant de la guesthouse à Manille, nous avait d’ailleurs indiqué le centre d’un
de ses amis français basé à Port Barton. Pour rallier l’île, il faut repasser
par Manille en avion et donc perdre une journée entière dans les transports en
se levant très tôt. Idem en bateau dont la croisière n’est pas forcément
plaisante et agréable d’après la propriétaire du studio qu’on a loué. A
l’auberge de jeunesse, on a rencontré un groupe de jeunes finlandais qui ont
fait un trip de 3 jours à Palawan puis 3 jours à Bohol avec un temps pourri et
étaient bien contents de revenir sur Boracay. Cela nous a conforté dans notre
décision de rester sur place la deuxième semaine et voir une plage de plus
n’est pas la motivation première de notre périple… On en profitera pour nous
poser avant d’attaquer l’Inde, je pourrai rattraper mon retard dans l’écriture
des articles pour le blog et parfaire ma connaissance de mon reflex afin d’améliorer
mes prises de vues. Et comme le disent si bien Astride et Bruno, nos
globe-trotters belges rencontrés dans le Transsibérien : « …
même en vacances il faut savoir se prendre des vacances ! ».
Si déjà on reste une semaine supplémentaire,
on voulait un hébergement plus paisible et confortable, on a donc passé une
après-midi à faire la tournée des hôtels qu’on avait repéré et susceptibles de
rentrer dans notre budget après un peu de négociation. Notre choix s’est porté
sur un établissement charmant, perdu dans la verdure, disposant d’une piscine
et un peu en retrait de la plage, tout au nord de White Beach. L’emplacement
est idéal, d’un coté on peut rejoindre l’agitation du centre en 15 min de marche
sur la plage, de l’autre côté on peut retrouver la bucolique crique de Diniwid
Beach et manger de bonnes pizzas chez Agnès !!
Et avec un cimetière juste à coté, c'est pas les voisins qui vont faire du bruit !

Hormis la plongée et le kite, on peut
évidemment trouver un large choix d’activités : randonnée en VTT, en buggy
ou à cheval, golf, jetski, pêche au gros, vol en hélicoptère… un catalogue
complet de loisirs vous attend sans oublier un massage en rentrant le
soir ! Boracay est une île parfaite pour les vacances… Côté hôtellerie et
restauration, les Philippins sont beaucoup plus “pro“ que les
Thaïlandais : les plats arrivent vite, dans l’ordre, le personnel est très
attentionné, super poli et attentif aux demandes des clients. Dans les bars et
les restos, si tu as le malheur de tourner la tête en direction du comptoir
pour te détendre de ton torticolis attrapé avec la clim de la chambre, un
serveur accourt aussitôt croyant que tu souhaites commander autre chose !
Au dernier hôtel, on avait à peine le temps de passer le portail d’entrée que
la réceptionniste quittait déjà son bureau vitré pour nous remettre la clé de
la chambre !!
Côté gastronomie, il y a quelques spécialités
locales comme le poulet Adobo ou le Bistek Tagalog mais les Philippins se
débrouillent aussi très bien avec une cuisine plus internationale et il
impossible de mal manger à Boracay. On a adoré les pizzas du Wahine Bar, le Pad
Thaï du Globy et l’excellent Double Burger d’ArmyNavy. On a même goûté une
fondue au fromage et une tarte flambée “revisitée“ qui ne valent certes pas les
nôtres mais le simple fait de les déguster les pieds dans le sable est un bon
délire !
A la lecture de cet article, vous l’aurez
compris, on recommande Boracay !!! Allez, c’était bien les vacances mais il
est temps pour nous de parcourir le globe dans l’autre sens, en route pour l’Inde…
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