Au pays du futbol


São Paulo, 13-15/5.
On a déjà passé de nombreuses heures dans des aéroports mais on n’y avait encore jamais passé la nuit, c’est désormais chose faite lors de notre stop à Santiago du Chili ! Notre vol en provenance de l’Ile de Pâques est arrivé après 21h et il nous fallait être de retour vers 5h du mat’ pour notre liaison vers São Paulo, on prend donc la décision de squatter l’aérogare. Le temps de manger le pire hamburger depuis le début de notre périple, dans l’un des 2 seuls bistrots du terminal, servi pas le plus antipathique des serveurs. Ce dernier donne volontiers le password du wifi promis par un autocollant sur la vitre de l’entrée mais nous annonce bien plus tard, qu’en fait, il ne fonctionne pas !!!


Après ce “succulent“ repas, on se trouva un banc au niveau inférieur pour faire les clochards dans un hall où la clim continue de tourner toute la nuit alors que la température est déjà suffisamment fraîche pour geler notre eau gazeuse… Totalement frigorifiés vers 2h30, on se réveille d’un sommeil chaotique pour décider à l’unisson de tenter le 2ème bistrot disponible. On se réchauffera avec une bouteille de vin chilien sous les yeux étonnés du serveur qui se révèle beaucoup plus sympa que le précédent, en nous offrant des frites pour accompagner notre dégustation ! Et, ô joie, le wifi fonctionne et le débit est suffisamment correct pour mettre le blog à jour !!

Pour atterrir au Brésil, on avait choisi São Paulo sans vraiment connaître les points d’intérêts de la ville. Au moment de notre séjour en Australie et en NZ, on avait même pensé “zapper“ le Brésil pour se concentrer sur l’Argentine et les autres pays voisins. Mais de São Paulo, il était facile de rallier les chutes d’Iguaçu, notre must-do en Amérique du Sud, vu qu’on n’avait pas pu aller aux chutes Victoria !
Fondée en 1554 par des Jésuites, “Sampa“ a vu sa démographie exploser vers la fin du 19ème siècle avec l’afflux en masse d’immigrants de tous les pays. Cette métropole de 11 millions d’habitants (soit 5x Paris) est largement cosmopolite avec d’immenses quartiers pour chaque communauté : asiatique (Liberdade), italienne (Bela Vista) et arabe.

Quand on se ballade au centre ville par une belle journée ensoleillée, il est bizarre de constater qu’on marche souvent à l’ombre, tellement les immeubles sont hauts et (très) nombreux ! Pour comprendre, nous sommes montés au sommet du gratte-ciel Altino Arantes qui du haut de ses 161 m nous donne une vue dégagée à 360° sur la ville et ses centaines d’immeubles qui prolifèrent jusqu’à l’horizon ! Le spectacle est assez hallucinant et nous rappelle les paysages urbains des métropoles asiatiques, notamment Beijing ou Xian.










Notre petit tour nous emmena dans la vieille ville formée par un triangle dont les sommets sont les 2 principales places de la ville (Praça da Republica et Praça da Sé) et la station de métro Luz. On peut y découvrir l’édifice baroque du Theatro Municipal, la Catedral Metropolitana et bien d’autres édifices pas toujours bien entretenus…
Certaines rues cachent également des spécimens de street art aux couleurs éclatantes qu’on affectionne particulièrement depuis Kuala Lumpur et Melbourne.







Pour reprendre des forces, rien de mieux que le Mercado Municipal où nous essayons les huîtres et le fameux sandwich à la mortadelle, spécialité de la ville et étouffe chrétien que j’ai toutes les peines du monde à terminer. Le marché couvert offre un festival de saveurs et on a envie de s’arrêter à chaque stand pour y goûter le savoir-faire de ces artisans de la gastronomie brésilienne.



Le soir, on regagne notre auberge de jeunesse où un simple verre en amoureux lors de l’happy-hour avec une excellente caipirinha à 10 reals (3,30 €) se transforme en bonne petite soirée où l’on fait plein de rencontres. Il y a d’abord Vinicius, le patron des lieux qui nous explique la (pauvre) vie du quartier il y a seulement 4 ou 5 ans, avant que ce coin de la banlieue sud ne devienne “tendance“ et soit réhabilité grâce notamment à l’arrivée du Metrô. On fait ensuite la connaissance de Tobias et Johannes avec lesquels on essaie de retrouver notre allemand après des mois d’anglais……… ach, scheiße ! Vanessa et ses nombreux amis essaient en vain de nous apprendre le portugais et avec l’accent brésilien svp ; curieusement les tournées de caipi semblent favoriser l’apprentissage de la langue du pays… Enfin, nous discutons avec Grégoire, un lyonnais marié à une brésilienne, directeur commercial de la division régionale d’une entreprise française que je connais bien et qui fabrique des machines laser pour découper et graver toutes sortes de produits……… dont des objets publicitaires !! 

On discute de nos pays respectifs, de voyages et évidemment de la coupe du monde de foot. Curieusement personne ne croit dans les chances de son propre pays, même pas les Brésiliens !!!
On partage des pizzas avant que le groupe ne se sépare, certains vont continuer la nuit dans un des nombreux bars de la ville, d’autres restent pour essayer d’emballer la brésilienne qui rigole fort !! Les derniers (dont nous) rejoignent paisiblement leurs pénates avec la satisfaction d’avoir passé un très bon moment, comme c’est souvent la cas avec les soirées improvisées, en voyage ou ailleurs !



Sampa est également la capitale culturelle du Brésil avec de nombreux musées mais l’organisation de la suite de notre périple nous laisse seulement le temps d’en visiter un seul, le Museu de Arte de São Paulo (MASP) qui, outre une belle collection d’impressionnistes français, nous initie à l’art brésilien. Il y a également un département dédié à l’art religieux (pays catholique oblige !) et on peut y voir l'un des 29 exemplaires de la Petite Danseuse de Degas que nous n’avions encore jamais vue.

Juste en face, de l'autre côté de l'Avenida Paulista quelques stands de bouffe sont disposés devant le Parc Trianon et nous goûteront une autre spécialité brésilienne, la pastel, de la pâte fourrée à la demande avec toutes sortes d’ingrédients (viande, fromage…) dont la taille surprenante cale bien son homme et lui permet de patienter jusqu’au repas du soir !! Décidément, impossible de “faire régime“ dans ce pays...



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