Parc Kruger, 22-24/2.
En avion nous rallions Port-Elizabeth à l’aéroport O R Tambo de Johanesburg où nous attend un 4x4 de location, un bon gros Nissan NP300 Hardbody. Ce dernier ne se révèle pas très confortable pour parcourir les 500 bornes afin d’arriver jusqu’à la porte du Kruger National Park, surtout pour les femmes à l’arrière dont le dossier de la banquette n’est pas très incliné et empêche toute sieste……… sauf pour Adèle qui dort à présent n’importe où !!
Pour la petite histoire, le parc tient son nom de Paul Kruger qui établit une réserve en
1898, la Sabie Game Reserve, entre
la rivière Sabie et la rivière des Crocodiles et y contrôlait
la chasse. En 1902, James Stevenson
Hamilton en devient le premier gardien et croit au potentiel touristique de
cette nature sauvage. Il jouera un rôle primordial dans la conservation et la
direction de la réserve. En 1926, la voisine Shingwedzi Game Reserve et plusieurs autres fermes privées aux
alentours furent annexées à la Sabie Game Reserve pour devenir le Kruger
National Park en 1927 sous la houlette du Ministre du Territoire de l’Union
Sud-Africaine, Pieter Gert Wessel
Grobler (Piet pour les intimes). Ces 3 hommes sont considérés comme les
pères fondateurs du parc et on peut voir leur portait dans chaque lodge de la
réserve.
Avant de rentrer dans le Kruger, on fait étape pour la nuit
à Phalaborwa au nord ouest du parc
pour récupérer du trajet depuis Jo’burg. Adèle nous a trouvé un lodge tout à
fait charmant dont le sympathique gérant anglais est une mine d’informations et
d’astuces pour la visite de la réserve. Le lendemain, on accède au parc par la Phalaborwa Gate et là commence notre
“traque des animaux“ ! Les routes (50 km/h maxi) qui forment les axes
principaux sont goudronnées mais des pistes de terre (40 km/h maxi) permettent
de s’en éloigner afin de pénétrer un peu plus dans la savane. Les deux sont
praticables par un véhicule normal mais un 4x4 offre une vision plus élevée qui
favorise le repérage des animaux dans la brousse. Par ailleurs, le tout-terrain
révèle vraiment son utilité dès qu’on veut emprunter des sentiers qui nous
rapprochent des points d’eau ou d’autres spots d’observation. Il y a également des
pistes “sauvages“ qui ne sont empruntables qu’avec ce type de véhicule au
risque sinon d’y lancer le carter de son moteur ou de rester enlisé !!
Malgré le confort rudimentaire de notre engin, j’étais content d’avoir loué un
4x4 car il permet de ne pas se soucier du chemin emprunté malgré les crevasses,
les passages de rivière et le sable !
Voilà quelques spécimens rencontrés regroupés par
espèce :
Les éléphants :
c’est ce qu’on voit en premier et ils ne semblent pas vraiment dérangés par la
présence des véhicules et peuvent traverser devant vous à n’importe quel
moment. Quand je m’arrête pour en observer un de plus près, je garde toujours
le moteur allumé et une vitesse enclenchée car Adèle et moi avons un vieux
souvenir du Sri Lanka où notre van s’est fait chargé par un éléphant dérangé
pendant son repas !
Les girafes :
elles sont majestueuses quand elles marchent et posent facilement devant
l’objectif ! Elles sont souvent accompagnées par les zèbres.
Les zèbres :
on est tombé sur une famille qui traversait la route avec son petit. Notre
présence ne les a pas dérangé pour s’arrêter en plein milieu et se faire de
tendres câlins.
Les buffles :
on en voit beaucoup et leur physique reste tout aussi impressionnant que les
éléphants.
Les
hippopotames : quand ils ne sont pas hors de l’eau, ils sont
difficiles à repérer car on peut aisément les confondre avec des rochers,
tellement ils sont immergés sous la surface. De plus, nos points d’observation
sont souvent éloignés, ce qui complique encore l’exercice !
Les rhinocéros :
on n’a pu les observer que de très loin et souvent il s’agissait d’une femelle
avec son petit. Avec constamment la tête à raz du sol pour chercher à manger,
j’ai du mal à avoir un bon cliché à travers les hautes herbes de la savane. A
l’inverse de ceux de la réserve privée près de Mossel Bay, ceux-là avaient leur
corne !
Les lions :
on en a trouvé à 2 reprises, repus par un bon repas et en phase de digestion
sous un arbre ou dans les herbes hautes ! Le plus impressionnant est ce
groupe de 7 lionnes qui nous attendait au petit matin sur une piste en impasse
menant au “Lieu de Naissance de Jock“
près du camp de Pretoriuskop. Elles avaient fini de bouloter les restes d’une
carcasse d’un animal devenu impossible à identifier. Ce fut un très grand
moment de les avoir à 1m50 de la portière, d’ouvrir à peine la fenêtre pour
laisser passer l’objectif sans savoir si elles allaient devenir agressives ou
non. Mais elles semblaient avoir trop mangé pour envisager un tel effort !
Parmi les
autres “fauves“ : on a vu des chacals, un caracal, des hyènes
tachetées avec leurs petits et des phacochères dont la démarche est à hurler de
rire, surtout vu de l’arrière ! Malheureusement on n’a pas eu la chance
d’apercevoir de léopards ou de guépards et c’est pas faute d’avoir maté tous
les branches d’arbres susceptibles d’en accueillir ne serait-ce qu’un
seul !!
Dans la famille des
antilopes : on trouve facilement des kudu, des gnous à queue noire,
des impalas, des cobs à croissant ou des roseaux, des steenbok . Il y en a
tellement et au bout du 2ème jour, on ne s’arrête même plus pour les
photographier !
Les oiseaux :
il n’y a pas que les grands fauves, le parc est très riche en variétés
d’oiseaux de toutes sortes et notamment aquatiques. Ainsi on a vu des outardes,
des martins-pêcheurs, des rolliers, des calaos, des choucadors, des hérons, des
marabouts des jabirus, mais aussi des pintades, des canards et des pigeons (je
sais, on en trouve aussi en France), bref toute une ménagerie ! Maman et
moi sommes devenus experts pour reconnaître les espèces et notre grand jeu
était de les cocher dans le (très bon) guide qu’on peut acheter à l’entrée. Je
le conseille vivement car non seulement il regroupe tous les animaux visibles
dans la réserve mais surtout il dispose de très bonnes cartes pour planifier
son parcours. Il manque juste les emplacements où trouver les différentes
espèces mais ce serait d’une part trop approximatif car les animaux sont
mobiles et trop facile d’autre part sinon on n’appellerait plus la chose, un
safari !
Traverser une bonne partie du Kruger en 2,5 jours, c'est un
peu court ! Une journée de plus aurait été appréciable, l'idéal devant être 5
jours pleins. Nos étapes comptabilisaient entre 150 et 200 km par jour en
incluant les détours sachant qu'il vaut mieux ne pas dépasser les 25 km/h si on
veut se laisser une chance de voir quelque chose. Ça fait beaucoup de temps en
voiture dans un 4x4 pas très confortable, surtout à l'arrière ! Mais beaucoup
d'animaux, aussi sauvage soient ils, s'observent tout simplement.........
lorsqu'ils traversent la route !! Voir des animaux lors d'un safari c'est avant
tout une question de bol qu'on peut plus ou moins favoriser en fonction des
heures de la journée et des coins visités, tel une rivière, un point d'eau, etc.
En tout cas, c'est une expérience magnifique et inoubliable,
une vraie communion avec la nature sauvage qui fait ressortir nos instincts de
chasseur (d'images) qui se mélangent à l'excitation d'un gosse qui trouve un
trésor ! Nous le referons dès que nous en aurons l'occasion en prenant plus de
temps et en essayant une expérience encore plus immersive, telle qu'un trek
dans la savane ou une marche nocturne ; des randos en VTT sont également
proposées.
L'ambiance des lodges à l'intérieur de la réserve est
également très sympa, cela fait un peu "camping" international : tout
le monde arrive à la même heure, gare son 4x4, fait ses courses à la supérette
et allume son barbecue. Souvent les bungalows sont disposés en cercle avec
l'espace commun au milieu et on a l'impression d'être dans un camp scout
version "XXL de luxe" ! A 21h toutes les lumières sont éteintes car
il faut être en forme le lendemain dès 5h30 pour l'ouverture des portes afin
d'observer les animaux "à la fraîche" !!
De retour à Johannesburg, on a abandonné les parents à
l'aéroport avec un peu d'émotion malgré les "au-revoir" express ;
c'était bon de partager notre aventure avec eux et cela m'a rappelé mes
vacances quand j'étais gamin…
A nouveau tous les 2, Adèle et moi avons continué notre
route en échangeant tout d'abord notre gros 4x4 contre une citadine un peu
moins gourmande en carburant et surtout plus confortable. Après la conduite du
lourd et poussif pick-up, notre Ford Figo 1,4 semblait aussi nerveuse que mon
ancienne Mini Cooper S......... au moins les 30 premiers km avant d'attaquer le
premier col. Bref, direction Durban
et retour sur les bords de l'Océan Indien et dans les auberges de jeunesse, les
lodges et les suites 4*, c'est fini !!!
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