Western Cape.
Découvert en Australie puis en Nouvelle Zélande, pour partir
à la conquête des grands espaces, rien de mieux que le “campervan“. Ça marche aussi en Afrique du Sud. Les possibilités de
location ne manquent pas sur internet et on trouve tous les types de
véhicules : du camping-car traditionnel qu’on croise en Europe, au pick-up
4x4 aménagé d’une cellule ou d’un box avec une tente dépliable sur le
toit !
On a choisi une solution un peu plus old school, le VW Kombi que propose Lekker Camper. Ce n’est pas le modèle des années 60 mais un Microbus T3.
Quand on en prend possession, Adèle est toute fébrile de découvrir l’aménagement et surtout la taille du frigo. En NZ, elle avait pleuré en voyant la capacité de la glacière améliorée qui prenait place sous le lit. C’est Hannes qui nous fait le tour du propriétaire et après les 2 expériences précédentes dans ce type d’hébergement roulant, nous sommes agréablement surpris. L’espace est évidemment compté mais tout est génialement pensé. La mini penderie qui peut contenir nos 2 sacs à dos, les espaces de rangement pour nos vêtements courants, le garde-manger ou le coffre sous le “canapé-lit“ où je peux mettre mon matos vélo ainsi que l’énorme sac photo ; tout trouve sa place.
On découvre d’autres astuces de modularité comme la cuisinière qui pivote de l’intérieur vers l’extérieur, la table utilisable à l’intérieur comme à l’extérieur, le compartiment vaisselle… bref, celui a conçu tout ça est certainement un campeur averti !!
Et évidemment, le frigo de 40 litres qui fonctionne sur
secteur mais surtout sur la batterie alimentée dans la journée par le panneau
solaire installé sur le toit. Cela permet également de charger les téléphones,
tablettes et autres appareils photos.
Hannes nous donne
les dernières consignes notamment concernant la conduite et le moteur (qui est
à l’arrière). Notre VW a largement dépassé les 284.000 km et quelques
précautions sont d’usage comme veiller à la température ou au niveau d’eau et
d’huile. Idem pour les pneus. On est sensé aller dans des régions où le mercure
frise avec les 40° et certaines villes peuvent être séparées d’une centaine de
km. Il serait ballot de tomber en panne au milieu de nulle part !! Mais
notre interlocuteur nous rassure, nous disposons d’une assistance dépannage
complète où que nous soyons. Parfait, let’s
go!
Direction la West
Coast et le petit village de Paternoster
à 170 km de Cape Town. En arrivant,
on découvre d’adorables cottages blanchis à la chaux qui pourraient nous faire
penser à la Grèce si l’architecture n’était pas de style Cape Dutch. On s’attendait à un village de pêcheurs mais ces
habitations sont essentiellement des résidences secondaires assez cossues ou
des guesthouses.
Au croisement principal, des vendeurs à la sauvette
proposent des écrevisses mais on n’a pas vraiment envie de les acheter. Surtout
qu’elles sont souvent pêchées sans permis alors que la loi est très stricte en
la matière afin de respecter les quotas.
A quelques km de là, on rallie notre point de chute pour la
nuit, le campsite de la Cape Columbine Nature Reserve.
L’endroit s’appelle Tieties Bay en
raison d’une colline dessinant un mamelon, surmontée d’un rocher qui forme un
téton insolite !!
Le lieu est digne d’une carte postale avec une vue sublime
et le spectacle des vagues tonitruantes qui viennent s’écraser contre les rochers
est totalement hypnotique. En semaine, on a l’embarras du choix pour passer la
nuit et nous ne resterons pas trop loin des sanitaires communs, propres et au
confort suffisant avec même de l’eau chaude. Il n’y a pas d’électricité et
c’est donc le premier test nocturne pour notre frigo.
La Nature Reserve
n’est pas très grande mais il y a quelques trails
sympas comme celui qui longe la côte au sud. Le spectacle est sublime. La forme
des rochers, la houle qui envoie ses vagues surpuissantes, les dunes de sable
et un magnifique ciel bleu au-dessus de nos têtes. L’endroit est magique !
L’enchantement continue le soir quand le soleil descend
doucement se noyer dans les flots. Et toujours ces vagues perpétuelles qui
continuent de polir les rochers depuis des milliers d’années… Allez, concours photo :
Un peu avant le fameux mamelon, une autre colline jouxtant le
rivage, est cette fois surmontée du phare qui est toujours en fonctionnement.
La nuit, le faisceau lumineux dispense également d’une ambiance toute
particulière. A part la nuit claire et la demi lune qui éclaire faiblement
l’environnement, le phare est la seule source de lumière de la réserve. Malgré
la fraîcheur du soir, je me surprends à rester assis à observer la rotation du
faisceau qui a quelque chose de rassurant, comme s’il veillait sur les quelques
pensionnaires du campsite. Totalement
sous le charme de l’endroit, on décide d’y passer une deuxième nuit.
Ann, la
propriétaire du studio à Cape Town où
nous sommes restés les 4 premières semaines, ne cessait de nous vanter la
beauté du Cederberg. Il s’agit d’une
autre réserve mais cette fois bien plus à l’intérieur des terres, à environ 200
km au nord du Cap. Il faut quitter la N7 et emprunter une piste de gravier
jusqu’au camp d’Algeria où l’on
marque un premier arrêt pour effectuer une petite marche. De là démarre un
sentier qui permet d’atteindre une chute d’eau qui jaillit d’une faille
gigantesque taillée dans la montagne. L’aller et le retour se négocie en 3h et le niveau est facile, si ce n’est les quelques rochers à escalader en
arrivant à la cascade. La vraie difficulté est davantage le soleil de plomb qui
occasionne une chaleur étouffante.
Arrivé aux chutes, sur un plateau en rochers qui casse le cheminement de l’eau, on profite d’un peu de fraîcheur. En traversant le ruisseau, une autre accumulation de pierres gigantesques offre un promontoire vertigineux au-dessus de la crevasse. Attention à ne pas s’approcher trop près du précipice, le vent peut être traître et la chute assurément mortelle !
Arrivé aux chutes, sur un plateau en rochers qui casse le cheminement de l’eau, on profite d’un peu de fraîcheur. En traversant le ruisseau, une autre accumulation de pierres gigantesques offre un promontoire vertigineux au-dessus de la crevasse. Attention à ne pas s’approcher trop près du précipice, le vent peut être traître et la chute assurément mortelle !
Après un pique-nique bien mérité au camping, on poursuit la
piste de gravier qui monte en serpentant la montagne. Une fois le col passé, on
découvre un paysage insolite : une large pleine entourée par les reliefs
du Cederberg. Au loin, on observe des
parcelles vertes qui contrastent avec la pampa entourant la piste. Et oui, au
fond de cette vallée, il existe plusieurs domaines vinicoles dont ceux de la Cederberg Winery à la Dwarsrivier Farm.
Après nos efforts du matin, on a bien mérité de goûter les
produits locaux et pour 20 rands seulement, le propriétaire nous embarque dans
une interminable dégustation de ses crus. Chenin blanc, Sauvignon, Shiraz,
Cabernet et autres blend, il nous
fera découvrir toute la liste. Avec une grande amplitude thermique entre le
jour et la nuit, les vins blancs (surtout le Chenin) nous font penser à ce
qu’on a pu goûter dans la vallée de Cafayate
en Argentine (voir article).
Impossible de reprendre la route après ça et on décide de
passer la nuit à la Drihoek Farm qui
est également le point de départ d’un sentier pour rejoindre Wolfberg Arch.
Le lendemain, on se lance à l’assaut de la montagne. Bien
que technique, le chemin est assez agréable car il alterne des singletracks sablonneux avec des
passages rocailleux qui mettent les chevilles à l’épreuve. Après le passage du
premier col, on ne distingue plus la vallée et on se sent très seul. D’autant
plus qu’on ne croise personne sur le sentier. Plus on s’enfonce dans la
montagne, plus la température augmente et le sentiment de solitude s’accentue.
Seuls quelques babouins curieux viennent nous observer du haut de leurs
rochers. Il y en a 1, puis 2 et très vite une vingtaine nous surplombe et nous
suit jusqu’à ce que nous quittions leur territoire.
On poursuit notre marche et la chaleur augmente de plus en
plus, tout comme le dénivelé. Après le pass
de la chaîne montagneuse qui borde la vallée et une courte descente,
l’ascension reprend. Le sentier se transforme alors en marches inégales de
rochers et la progression est plus lente. Encore quelques efforts et on arrive
sur un plateau aride envahi par les fynbos, du sable blanc et encore des
rochers spectaculaires dignes d’un film de western. Enfin, l’Arche de Wolfberg se dévoile au loin, après
3h30 d’une marche inoubliable dans des décors exceptionnels, où durant tout
l’effort, on se surprend à trébucher à force de regarder les paysages plutôt
que l’endroit où l’on pose ses pieds !!
Sous l’arche, on a une vue de l’autre côté du plateau et sur le chemin qui descend vers l’autre départ possible à Sanddrif, plus long (8h) et avec un peu d’escalade pour franchir les Wolfberg Cracks. Le temps d’un pique-nique, toujours seuls au monde et une centaine de photos plus tard, nous entamons la descente pour retrouver notre campervan.
Le retour se négocie en seulement 3h (18 km au total), mais nos chevilles atteignent leurs limites sur les portions rocailleuses où le chemin devient fuyant. Ce n’est pas la première fois qu’on trouve la descente plus délicate que la montée. Et l’aller semblait plus facile car nos efforts étaient motivés par la découverte de l’arche. Autant pour le retour, il a fallu trouver un autre objectif… une bonne bière fraîche fera l’affaire !
Sous l’arche, on a une vue de l’autre côté du plateau et sur le chemin qui descend vers l’autre départ possible à Sanddrif, plus long (8h) et avec un peu d’escalade pour franchir les Wolfberg Cracks. Le temps d’un pique-nique, toujours seuls au monde et une centaine de photos plus tard, nous entamons la descente pour retrouver notre campervan.
Le retour se négocie en seulement 3h (18 km au total), mais nos chevilles atteignent leurs limites sur les portions rocailleuses où le chemin devient fuyant. Ce n’est pas la première fois qu’on trouve la descente plus délicate que la montée. Et l’aller semblait plus facile car nos efforts étaient motivés par la découverte de l’arche. Autant pour le retour, il a fallu trouver un autre objectif… une bonne bière fraîche fera l’affaire !
On passe la nuit dans le campsite
de Sanddrif qui appartient à la Dwarsrivier Farm. Outre la montée vers Wolfberg Arch et Wolfberg Cracks, il y a également 4 sentiers balisés pour VTT de
difficultés faciles à modérées. Tout comme pour la marche, prévoyez de partir
tôt avec beaucoup d’eau, car les chemins qui parcourent la vallée et les
reliefs du Cederberg sont entièrement
exposés au soleil.
Pour continuer vers le Nord, on peut rejoindre Clanwilliam par la route de gravier qui
longe le lac de barrage formé sur la Olifantsrivier.
Après 2 jours passés sur des terres arides et désertiques, on retrouve des
oasis de verdure formés par les nombreux domaines viticoles et autres vergers. Clanwilliam est très prisé le WE par les
habitants du Cap qui viennent ici en famille pour se relaxer, pêcher, marcher
ou faire du ski nautique sur le lac. La région dispose d’un large choix de
camping très bien équipé où il vaut mieux réserver son emplacement, à moins de
venir en semaine.
Quelques dizaines de km plus loin, la N7 qui file vers Springbok et la frontière namibienne, se
transforme en ligne droite interminable qui fend de vastes étendues de plus en
plus désertiques. A nous le Northern Cape…
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