Cape Town est une ville fantastique mais s’en arrêter là
serait fort dommage ! Le Cap n’est que le début de la péninsule du même
nom qui dispose des plus belles routes du pays. En partant assez tôt, on peut
faire une très belle boucle qui nous emmène à travers les montagnes jusqu’à False Bay avant d’atteindre l’extrémité Sud de ce bandeau de terre qui pointe vers l’Antarctique.
Quittez Le Cap par la M3 dont la route suit les contreforts
de Devil’s Peak, passant devant la
très belle University of Cape Town
et le jardin botanique de Kirstenbosch.
Au milieu des 36 ha de jardins magnifiques, on évolue sur 3 parcours à la
découverte des milliers d’espèces florales que compte l’Afrique australe. Un
des circuits nous emmène sur une passerelle sur la canopée des arbres, offrant
une vue splendide sur le parc et les montagnes. Outre la biodiversité exceptionnelle,
l’endroit est très agréable pour y pique-niquer ou pour assister à l’un des
nombreux concerts durant la période estivale.
La M3 mène également à la Constantia Wine Route (M41+M42) et il est très tentant de s’y
arrêter pour une dégustation ! Mais ce sera un autre jour pour un autre
article…
Arrivé au bout de la 4 voies, dirigez-vous vers la Ou Kaapse Weg qui grimpe dans la
réserve naturelle de Silver Mine où
l’on peut faire du VTT et du hiking
sur des sentiers balisés. De là on a une vue sur la plaine et la banlieue sud
de Cape Town.
En redescendant, on s’arrête sur la plage de St James où l’on adore le bassin artificiel
bien plus calme que les vagues de l’océan ainsi que les adorables cabines de
bain aux couleurs vives.
Quelques km plus loin, on arrive à Simon’s Town dont la rue principale est bordée de maisons
victoriennes avec des balcons en fer forgé, façon Nouvelle-Orléans (ou Long
Street au Cap). Des petits commerces côtoient les banques et les agences
immobilières. Les rues sont animées en semaine mais le WE la petite bourgade se
transforme en ville fantôme.
Simon’s Town
est surtout connue pour sa fameuse plage
de Boulders transformée en partie en parc national où l’on peut voir une
colonie de 2200 manchots. A cette époque ces charmantes peluches noires et
blanches perdent leur duvet d’hiver et le sable se recouvre d’un manteau de
coton ! Depuis 10 ans, le nombre de manchots est en nette diminution car
leur nourriture, essentiellement des sardines et des anchois, vient à manquer
dans les eaux de la péninsule. Les scientifiques se battent encore pour
déterminer qui, du réchauffement climatique ou de la sur-pêche, est responsable
de la disparition de l’espèce. A moins que ce ne soit les 2 ! Le nombre de
couples reproducteurs a chuté de 90% dans les colonies sud-africaines au nord
du Cap, passant d'environ 32.000 à quelque 3.000 et vu l’ampleur de la
disparition, les autorités envisagent de déplacer les manchots…
En continuant sur la très belle route qui longe la côte, on
arrive très rapidement à l’entrée de la
réserve du Cap de Bonne Espérance (Cape
Point) qui fait partie du Table
Mountain National Park. On profite de la visite de nos amis en vacances,
Tania et Julien, pour revoir cette fantastique étendue sauvage composée de
fynbos et de rochers aiguisés comme des lames.
Le vent est beaucoup plus fort que lors de notre dernière
visite (voir article) et les rafales ont vite fait d’emporter les petits
gabarits. On redouble d’attention sur le sentier qui mènent de l’ancien phare
au nouveau, accroché en contrebas des falaises à l’extrémité de la pointe
rocheuse.
Les rafales sont encore plus fortes au Cape of Good Hope où l’on pose pour la traditionnelle photo avant
d’escalader les rochers avec précaution. On retrouve aussi avec plaisir les Damans du Cap, ces drôles de bestioles
intrépides et téméraires qui ont beaucoup moins de difficultés que nous pour
gravir les falaises !
On peut également y voir des autruches, des antilopes, des
élands, des mangoustes ainsi que plein d’autres rongeurs. Pour les plus chanceux,
vous pouvez apercevoir l’un des 4 zèbres de montagne.
La réserve de Cape
Point peut se visiter en quelques heures en voiture, en privilégiant les
deux points principaux que sont le Lighthouse
et le Cape of Good Hope mais si vous
avez davantage de temps vous pouvez emprunter un ou plusieurs sentiers balisés
dont un trail exceptionnel de 2 jours totalisant 34 km. Les VTT sont également
autorisés. Pour rappel, le Cap de Bonne
Espérance n’est pas la pointe la plus australe du continent africain car il
s’agit du Cape Agulhas, bien plus à
l’Est.
Plutôt que de revenir par le même chemin qu’à l’aller,
préférez cette fois le côté Ouest de la péninsule. En remontant la M65, on
traverse les villages de Scarborough
mais surtout de Misty Cliffs qui
nous transporte en Californie avec des maisons construites en contrebas de la
route, quasiment sur la plage.
Un peu plus loin, on ne peut s’empêcher de s’arrêter devant
les dunes de sable blanc de Witsand.
Le vent est loin d’être plus faible ici, pour la plus grande joie des dizaines
de kytesurfers et windsurfers qui évoluent sur l’océan à
une vitesse impressionnante.
On continue cette route magnifique jusqu’à Kommetjie. Juste avant cette petite
bourgade, un impressionnant phare blanc jouxtant la plage est le décor parfait
pour une photo de carte postale.
Très vite, on arrive à Noordhoek
qui marque le début d’une des routes les plus spectaculaires qu’on ait pu
emprunter depuis qu’on voyage : la Chapman’s
Peak Drive (M6 ou Chappies pour
les intimes). Elle n’est longue que de 10 km mais son tracé perce les falaises
rocheuses, hautes d’une centaine de mètres, qui plongent dans l’océan. Fermée
dans les années 90 en raison des chutes de pierres dangereuses pour les
voitures et les motocyclistes, elle fut rouverte en 2005 après de nombreuses
années de travaux et elle est désormais payante (R40).
Plusieurs parkings ponctuent la route pour offrir des points
de vue magnifiques sur l’océan et Hout
Bay. Le paysage est si sublime qu’on se surprend à s’arrêter à chacun
d’entre eux pour avoir un autre angle de vue.
De juin à décembre, on peut également y observer des
baleines qui viennent de l’Antarctique pour mettre bas et rester jusqu’à ce que
leurs bébés soient assez forts. Prévoyez des jumelles ou une (très) longue
focale pour votre appareil photo et prenez votre temps !!
En continuant, on arrive au port de pêche d’Hout Bay qui possède bien plus de
curiosités que son fish market. Tous
les week-ends se tient le Harbour Bay
Market dans l’un des entrepôts du port. Ici, même recette qu’à Old Biscuit Mill (voir article), on
trouve des stands d’artisanat local, des vêtements et des accessoires vintage
mais surtout une food court où l’on
ne sait que choisir ! On y mange chinois, grec, libanais, allemand,
veggie, ou encore mexicain (et j’en oublie) avec un large choix de vins, de
bières artisanales ou de smoothies. On galère un peu pour trouver une place
assise mais même debout, on apprécie l’ambiance du lieu. Vers 19h, un groupe
commence à jouer sur la scène mais le public est surtout occupé à discuter
entre amis et déguster les spécialités des exposants.
Hout Bay est un
haut lieu touristique connu pour être le point de départ des croisières vers Duiker Island, l’île des otaries (Seal Island). On y trouve aussi les
ruines de forts construits par les Hollandais ainsi que leurs canons toujours
pointés vers la baie.
C’est également un excellent spot de surf (connu sous le nom
de Dungeons) où durant les mois de
Mai à Août, on y trouve les plus grosses vagues du monde avec des déferlantes
de 5 à 6 m en moyenne et qui peuvent dépasser les 14 m.
De là, si vous rentrez directement au Cap vous passerez
forcément par une autre route magnifique qui emprunte le Suikerbossie Pass et serpente au pied des Twelve Apostles et de Little
Lion’s Head. A faire au coucher du soleil en rentrant d’une après-midi dans
la péninsule ou à la paisible plage de Llandudno.
L’arrivée à Camps Bay
signale ensuite les faubourgs chics de Cape
Town. Ici, on y trouve les maisons les plus chères de la ville dont
certaines auraient pu aisément être le repère du vilain méchant d’un film de
James Bond, période Roger Moore. Ici, la population résidente “blanche“ atteint
les 80%.
La longue et large plage de sable blanc fait le bonheur des
touristes ou si vous préférez, vous pouvez aussi poser votre serviette sur les grandes
étendues d’herbe, aussi verte qu’un green de golf.
Mais si vous voulez des plages plus petites, poussez jusqu’à
Clifton Beach et ses gros rochers de
granit. Il y a 4 plages “à thème“ d’après le Lonely Planet !! Sur les conseils d’Ann chez qui on a logé
durant le premier mois, nous choisissons la n°4. En semaine l’ambiance est très
jeune avec des groupes d’étudiants qui discutent ou improvisent un match de
rugby sur le sable. Le WE, les familles débarquent avec glacière et parasol
pour y déjeuner et passer l’après-midi.
Ainsi se termine notre boucle autour du Cap. Enfin une parmi d’autres car des routes sublimes qui longent la côte ou qui transpercent la montagne, il y en a plusieurs dans cette merveilleuse région. En voici quelques unes qu’on vous conseille vivement :
- la R321 puis la R45 qui va de Grabouw à Franschhoek (image ci-dessus). Après les gigantesques champs de blé, on rejoint un lac envoûtant d’ou émergent d’inquiétants troncs d’arbres morts totalement noircis par l’eau. L’ascension du Franschhoek Pass au milieu des collines rocheuses se poursuit en apothéose en redescendant vers la verdoyante vallée et ses vignes à perte de vue.
- la R44 de Gordons Bay à Betty’s Bay. Pas aussi populaire que la fameuse Chappies mais gratuite, elle offre un point de vue unique sur False Bay avec de nombreux parkings pour s’y arrêter.
- la R310, également appelée Baden Powell Drive et qui relie Stellenbosch à Muizenberg. C’est un tout autre genre, car cette route part des domaines vinicoles huppés jusqu’aux plages de False Bay en contournant les townships de Khayelitsha et de Mitchells Plain, les plus grands de la province de Cape Town. Nos yeux d’occidentaux prennent une claque visuelle en découvrant les milliers de baraques en tôles plantées dans le sable des Cape Flats qui s’étendent jusqu’à l’aéroport international sur plus de 80 km2. Ils sont plus de 800.000 à vivre ici, dans la poussière, balayés par le vent. L’image est saisissante et même si la découverte de cette facette de l’Afrique du Sud vous tente, ne vous aventurez pas seul dans ces quartiers ! Il faut connaître quelqu’un ; il existe des chefs de village qui répertorie votre entrée ou sinon, des tours opérators en proposent la “visite“ !! Le dernier tronçon de la route avant d’arriver à Muizenberg est tout aussi surréaliste. La route semble flotter au-dessus des dunes de sable blanc qui viennent lécher le bitume noir de chaque côté.
- la R301 qui va de Wellington à Ceres (image ci-dessous) en empruntant le Bain’s Kloof Pass. Après le col, on longe la Witrivier sur une route pittoresque à peine assez large pour 2 voitures.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire