C’est haut, Chicago… Chicago, USA


20-24/9.
Après Las Vegas et la Nouvelle-Orléans, Chicago est une ville presque “normale“ ou plutôt “classique“ pour éviter de reprendre l’adjectif qui a servi à la campagne de notre cher Président ! “Windy City“ est donc une bonne grosse ville américaine avec près de 3 millions de personnes dont le melting pot n’a rien à envier à San Francisco. Bien moins populaire pour les touristes que New York, Chicago nous dévoilera ses charmes au fur et à mesure qu’on déambule dans ses rues, aux pieds des gigantesques gratte-ciels qui ont compté parmi les plus hauts de la planète durant des décennies. Les buildings de la ville trustent 3 des 5 premières places du classement des constructions les plus hautes du pays. D’où le douteux “détournement“ de la chanson de Gainsbourg pour le titre de cet article !!


On débarque un week-end et comme bon nombre d’américains, on passe notre dimanche dans les gradins d’un stade de baseball. Perso, j’aurai préféré voir les Chicago Bulls mais la saison NBA n’a pas encore commencé. Avant d’aller au Wrigley Field, le stade des Chicaco Cubs depuis 1916, Adèle et moi révisons les règles de ce sport qu’on n’a pas pratiqué depuis le lycée ! On a choisi des places dans les tribunes populaires derrière le lanceur et donc face au batteur.



Première réaction : les Américains sont des “ultras“, femmes et enfants compris, tout le monde est habillé des pieds à la tête aux couleurs de l’équipe. Le business des produits dérivés doit être bien lucratif pour les boutiques de la ville et notamment celles aux abords du stade. Pour me fondre dans la masse, j’achète au moins la casquette mais vu la marée humaine bleue et rouge, je fais office de “small player“.



Deuxième réaction : les Américains ne regardent pas vraiment le match ! En fait, un match de baseball est assez long et passée la première heure, le public est davantage occupé à discuter entre potes ou à descendre des binouzes. Malheur à celui qui descend les gradins en lousdé avec un gobelet rempli de “roteuse“ ; s’il se fait remarquer, il est bon pour descendre son breuvage “cul sec“ sous les acclamations du public qui vont jusqu’à déconcentrer les joueurs du champ extérieur. Mais les spectateurs gardent toujours un œil sur la balle et s’enflamment dès que le batteur réussit un homerun... quelque soit l'équipe !
Ce jour-là, les Cubs s’inclineront devant les Los Angeles Dodgers. L’équipe de Chicago est d’ailleurs surnommée les Lovable Losers car malgré sa popularité, elle n’a pas remporté de titre depuis 1908 !




Après un match, quoi de plus logique que d’aller manger une pizza ? On se console comme on peut et surtout on a envie de goûter une préparation tout à fait originale chez Chicago Pizza & Oven Grinder. Pour nous, la meilleure reste celle de Buenos Aires mais celle-ci se défend très bien ! Toute l’originalité provient de la forme donnée à la pâte qui est cuite tel un chausson entourant un caquelon qui maintient les ingrédients. Elle est ensuite servie à l’envers, le support est délicatement enlevé et on salive immédiatement devant ce “puits“ à mozzarella fondante et à sauce tomate.


Pour notre hébergement, Adèle nous a trouvé une auberge de jeunesse qui avec celles de Miami et Mexico complète notre top 3 des établissements de ce type. Malgré la taille, tout est nickel et bien organisé. On profite d’une énorme cuisine de pro où l’on dispose de bacs en plastique pour ranger sa bouffe dans les frigos. Le Chicago Getaway Hostel est à moins de 10 min de marche de la station de métro Fullerton et à 3 min de Clark St où il est difficile de ne pas trouver son bonheur en matière de bars et de restaurants ! Une fois couchés dans notre chambre du 4e étage, on n’entend absolument RIEN, même avec la fenêtre ouverte, à se demander si on est vraiment dans une grande ville ou au fin fond de la campagne  américaine.



Le meilleur moyen de visiter Chicago est encore de prendre le subway qui possède l’énorme avantage d’être aérien sur bien des sections. Il forme une boucle, appelée The Loop, qui tourne au pied des gratte-ciels à hauteur du 3 ou 4ème étage. Débarquant sur Jackson Blvd, on entame une marche, les yeux rivés en l’air devant des bâtiments qui sont tous plus impressionnants les uns que les autres (Chicago Board of Trade, Continental Illinois Bank Building, Home Insurance Building…).





Pris par une subite envie de bortsch, on prend des forces dans un restaurant russe avant d’attaquer le Art Institute où l’on passe une bonne partie de l’après-midi. Et c’est bien le moins car la collection est tout simplement gigantesque (2ème plus grand musée d’art des US). On parfait notre connaissance des œuvres impressionnistes et post- impressionnistes qu’on a déjà pu voir précédemment et on s’intéresse à l’art américain.
Une exhibition spéciale est consacrée à Magritte, le peintre belge qui affectionnait particulièrement le chapeau melon. On ne connaît pas bien l’œuvre de l’artiste, mais il y a cependant un tableau qui nous revient, célèbre pour son apparition dans le dénouement du remake de l’Affaire Thomas Crown (1999) avec Pierce Brosnan. Malgré la taille de l’exposition, le Fils de l’Homme (1964) n’est malheureusement pas exposé et nous n’aurons pas le plaisir de l’admirer.


Le soleil commence déjà à se cacher derrière les plus hauts buildings quand on pénètre dans Millenium Park. Sur le site des anciens chantiers ferroviaires de l’Etat, la mairie a conçu à grand frais un parc hallucinant de 10 hectares dédié à l’architecture et à l’art contemporain. On y trouve entre autres, le BP Bridge, la scène aux allures de vaisseau spatial du Pavillon Pritsker ainsi que la sculpture baptisée Cloud Gate qui ressemble davantage à un gros haricot totalement chromé (!!!). Ce dernier, offrant des heures d’amusement pour les photographes qui voudraient jouer avec le reflet des bâtiments. Tout comme Crown Fountain mais cette fois, c’est l’eau qui sert de miroir.







Avant de reprendre le métro, on erre dans les rues jusqu’aux rives de Chicago River pour admirer les autres chefs d’œuvres architecturaux de la ville comme la Tribune Tower, le Wrigley Building et dans un autre style, la Trump Tower. Malgré la fatigue et nos pieds endoloris par les km de marche de la journée, on commence à adorer cette ville.







A force de regarder du sol les immenses buildings, on n’a qu’une seule envie : prendre de la hauteur ! A Chicago, on a l’embarras du choix : John Hancock Center (1969, 343 m), Trump Tower (2009, 423 m) ou encore Willis Tower (1973, 442 m) qui a été le plus haut gratte-ciel du monde jusqu’en 1998… date de construction des tours Petronas ! Après avoir été au sommet de Taipei 101 et des tours jumelles de Kuala Lumpur, notre choix s’est porté sur le Hancock Center, certes pas la plus haute des tours de Windy City (en fait la 4ème) mais qui offre justement une vue exceptionnelle sur les autres gratte-ciels !
Passée la photo souvenir dans le studio du RDC qui reproduit une passerelle de laveurs de carreaux, l’ascenseur nous expédie au 94e étage. Une fois sur l’observation deck, il serait difficile, même au plus blasé, de ne pas rester époustouflé devant la vue à 360° ! Et dans le cas contraire, il reste l’activité (payante) TILT! qui consiste à se plaquer contre la vitre jusqu’à ce qu’elle bascule et donne l’impression de tomber dans le vide.




Hypnotisé par la vue, on a dû faire le tour au moins 4 ou 5 fois avant de reprendre l’ascenseur ! Quelle que soit l’orientation, la vue est splendide : à l’ouest Navy Pier et l’énorme Lac Michigan, au nord Lincoln Park avec ses plages, au sud The Loop avec l’alignement Willis Tower, Trump Tower et Aon Center, les 3 plus hautes constructions de Chicago.
Seul regret, excepté un petit balcon grillagé, on profite du panorama uniquement derrière le contact aseptisé des vitres et il aurait été sympa d’être sur une terrasse ouverte…






De retour sur le planché des vaches, on file au Museum of Contemporary Art. Pas qu’on soit des gros fans d’art contemporain mais c’est surtout qu’il y a la première de l’exposition David Bowie Is consacrée aux 50 années de carrière de l’icône pop britannique. Après Londres en 2013, c’est la seule date américaine et on est très content de se trouver au bon endroit, au bon moment… Bonne nouvelle pour les Français, la rétrospective est depuis programmée à Paris en mars 2015.

Qu’on soit fan ou pas, l’expo est très bien réalisée avec la distribution d’un casque de haute qualité dès l’entrée qui enchaîne automatiquement les morceaux de la star en fonction de notre évolution dans les différents halls. L’univers de Bowie est merveilleusement reproduit et il ne faut pas longtemps pour s’y sentir immergé ! Cela commence tout d'abord avec la vidéo de Space Oddity datant de 1969. Ensuite on se glisse peu à peu dans la peau des personnages qu'il a incarnés. Major Tom, Ziggy Stardust, Aladdin Sane et tous les autres, autant d'alter-ego dont l'excentricité dérange au début mais qu'on finit par écouter, par comprendre et par aimer.

Je suis bloqué devant la retransmission de "Top of the Tops" où il interprète Spaceman. Adèle vient me chercher alors que cela fait 3x fois que je visionne cette vidéo datant de 1972. Le refrain ne cessera de résonner dans ma tête que 2 jours plus tard ! Dans l'ordre chronologique, l'exposition nous invite à comprendre la mutation de l'artiste et de sa musique dans ses différentes périodes créatives. On retrouve évidemment les tenues extravagantes de ses personnages. Bowie aime se déguiser, se maquiller, jouer avec son image ambiguë.
Adolescent, "The Man Who Sold The World" était pour moi une chanson de Nirvana. Ce n'est que quelques années plus tard que j'apprenais qu'il s'agissait d'une reprise. Et là, je découvre la version du "Saturday Night Live" du 15 décembre 1979. Bowie est accompagné de Klaus Nomi et Joey Arias qui sont obligés de le porter jusqu'au micro en raison de sa tenue improbable. J'écoute et ré-écoute cette chanson et des frissons m'envahissent, jusqu'au dernier refrain façon opéra qui finit par me donner définitivement la chair de poule. Jugez plutôt :


Chicago a beau ne pas être en bord de mer, le Lac Michigan est si vaste qu’on a l’impression d’être dans une grosse ville balnéaire. C’est même assez bizarre de se retrouver aux pieds des tours, sur le sable blanc de la plage près du Milton Lee Olive Park, avec quelques coutumiers de la sieste en plein soleil dont certains ont même sorti le maillot de bain.


Plus loin, il y a Navy Pier avec sa grande roue qui achève de faire ressembler Chicago à une destination de bord de mer. Ici les restaurants côtoient les cinémas et les embarcadères pour croisière. Au bout de cette jetée de près d’1 km, on dispose d’une vue sympa sur The Loop avec l’Aon Center qui semble la plus haute tour de la ville.



Avant de rejoindre l’aéroport et l’avion qui nous emmène à NYC, on profite encore d’une très belle matinée pour aller au Lincoln Park, le plus grand oasis urbain de Chicago avec près de 500 hectares le long du “lakefront“. Outre une ballade bien agréable, on a juste le temps de filer jusqu’au zoo qui se révèle une bien belle surprise. Après tous les animaux qu’on a pu voir dans notre périple, en liberté ou dans des réserves privées, ce parc gratuit dispose de magnifiques bêtes pour le plus grand bonheur des visiteurs. Des lions, des léopards, des gorilles et autres zèbres ou girafes, on est réellement impressionné par la grandeur du zoo et par la diversité des espèces représentées.





Le temps nous manquera et nous ne verrons même pas tous les pavillons car il nous faut rejoindre l’aéroport pour déjà, la dernière étape de notre fabuleux voyage…

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