San José, Tortuguero, 30/7-3/8.
Le Costa Rica était dans le top 5 de nos pays les plus attendus au départ de notre aventure. Mais au fil des mois, avec tout ce qu’on a découvert et apprécié, on avait presque oublié cette destination ! En arrivant à San José, on aurait même pu être déçu car la ville est loin de posséder un charme fou !! Niveau architecture, il y a bien quelques bâtisses coloniales, le Teatro Nacional et la Catedral Metropolitana dominant le Parque Central, qui méritent quelques clichés.
Sinon, San José est une ville “normale“ d’Amérique
Latine : un centre-ville congestionné par le trafic de véhicules
klaxonnant toutes les secondes, des bus surpeuplés quittant leur arrêt laissant
derrière eux un gros nuage noir et nauséabond, des rues qui grouillent de gens
marchant à 2 à l’heure portant nonchalamment des sachets plastiques ou des
enfants et un Mercado Central où
l’on peut acheter tout… pour rien !! Il y a également de grands parcs
arborés (Morazan, Espana…) où l’on passe à plusieurs
reprises, revoyant toujours les mêmes visages burinés sur les mêmes
bancs !
Mais la capitale costaricaine dispose d’autres attraits,
elle possède de nombreux musées dont le Museo
de Jade et l’original Museo de Arte
Costarricense qui a pris place dans l’ancien aéroport de la ville situé en
bordure du parc de La Sabana où l’on
improvisera un pique-nique avant la visite.
Outre ces activités, nous avons aussi pris plaisir à
déambuler dans le Barrio Amòn en admirant les anciennes demeures
coloniales des barons du café, première source de revenu du pays pendant TRES
longtemps avant d’être plus récemment supplanté……… par le tourisme, “vert“
de préférence !! Deux jours à San José sont amplement suffisants, le temps
de trouver un Movistar pour acheter
une carte SIM pour avoir la 3G et le GPS sur mon iPhone et nous grimpons à bord
de notre petit SUV nippon pour rejoindre le Parc National de Tortuguero sur la côte caribéenne.
Tortuguero Village
c’est un peu le Machu Picchu
costaricain, il n’y a aucune route pour accéder à ce petit bandeau de sable
noir ne dépassant pas les 100 m de large, coincé entre la lagune du même nom et
la mer des Caraïbes. Après une dizaine de km sur une piste de graviers, on
laisse notre véhicule au parking gardé de La
Pavona (10 US$/nuit) pour embarquer de justesse sur l’une des pirogues
motorisées sous une pluie battante ! Normal c’est la saison humide… et
chaude car malgré les grosses gouttes qui nous trempent jusqu’aux os en
moins de 5 minutes, il fait lourd, très lourd et on est finalement très content
qu’il pleuve !!
La petite croisière dure environ une heure sur les eaux
fauves des caños
abondamment sortis de leur lit et inondant totalement la végétation
environnante transformant la jungle en mangrove. Notre “capitaine“, un kakou
qui ne doit pas dépasser la vingtaine, envoie du hip-hop latino saturant les
enceintes portatives reliées à son téléphone, ne laissant jamais un morceau
plus de 20 secondes tout en faisant vrombir son moteur à chaque coude de la
rivière pour épater ses passagers. On est super fan !!!
Question tourisme “vert“, le jeune homme repassera et aurait certainement pu économiser la moitié de son plein en naviguant plus cool. Loin de moi l’envie de passer pour un vieux con ! Mais autant on aime (aussi) faire les kékés en bateau avec la sono au max au départ d’une plage de Cancun quand il s’agit de rejoindre le lagon d’une île avec comme seul programme de descendre des mojitos toute l’après-midi, le cul dans les eaux translucides parmi un demi-million d’Américains… autant là, ça ne colle pas avec l’aspect écolo de la destination et de l’objet de la visite !!!
Question tourisme “vert“, le jeune homme repassera et aurait certainement pu économiser la moitié de son plein en naviguant plus cool. Loin de moi l’envie de passer pour un vieux con ! Mais autant on aime (aussi) faire les kékés en bateau avec la sono au max au départ d’une plage de Cancun quand il s’agit de rejoindre le lagon d’une île avec comme seul programme de descendre des mojitos toute l’après-midi, le cul dans les eaux translucides parmi un demi-million d’Américains… autant là, ça ne colle pas avec l’aspect écolo de la destination et de l’objet de la visite !!!
On finit par arriver et les embarcations déversent leur flot
de touristes immédiatement accueillis par les rabatteurs des agences de
tourisme locales. On est tout content d’y échapper en apercevant notre nom sur
une pancarte et un porteur qui nous guidera jusqu’à notre hébergement. Le
village n’est pas très grand mais les étroits chemins détrempés (inondés de
plusieurs cm quand il pleut !) forme un labyrinthe où il est difficile de
trouver ses repères surtout avec une capuche sur les yeux !!
Notre B&B (qui ne fait finalement que bed et pas breakfast !!) nous propose dès le check-in de louer des bottes.
« Des bottes en
caoutchouc, mais quelle drôle d’idée ?? J’ai des chaussures en Gore-Tex
amigo ».
Les dites chaussures ont tenu environ 2 minutes et encore,
en veillant bien à ne pas jouer les “mimi-cracra-l’eau-elle-aime-ça“,
c’est-à-dire en prenant soin de contourner comme un débile chaque flaque d’eau
sous le regard amusé de tous ceux qui sont ici depuis plus d’une demi-journée
et qui savent, eux !!! Bref, on revient à la réception afin de louer 2
paires pour notre marche nocturne sur la plage où les tortues viennent pondre
leurs œufs dans le sable à cette époque de l’année.
Au bout de 20 minutes de marche dans le noir et sous la
pluie battante, tu es trempé de la tête aux pieds, ton blouson que tu croyais
invincible aux éléments a rendu les armes bien plus vite que la charmante
vendeuse de Jack Wolfskin ne l’avait
promis ! Tes bottes se sont transformées en pédiluve marquant chaque pas
d’un “plouch“ reconnaissable et identique aux 4 autres couples qui
t’accompagnent pour cette sortie et qui ont l’air tout aussi réjouis que nous.
Et puis tu attends… dans le noir… complètement rincé… te demandant qu’est-ce
que tu fous là et qui a eu cette idée à la c** de venir à
Tortuguero ???
Et puis le ranger du parc donne le feu vert pour s’approcher
du nid, tout le monde éteint sa lampe de poche et seul ton guide est autorisé à
allumer sa lampe rouge pour éclairer l’énorme tortue verte (entre 100 et 130
cm, 150 kg). Au début, on ne reconnaît pas immédiatement le cu-cul de la
tê-tête de l’animal mais lorsque les œufs blancs immaculés commencent à sortir,
on comprend qu’elle ne dégobille pas son 4h !!! Les pattes arrières
bougent dans un mouvement qu’on ressent presque pénible et on se demande si
c’est douloureux pour la tortue ? Les œufs se succèdent à une allure
impressionnante et déjà une petite pyramide se forme au fond du trou.
« Mais il y en a
combien ??? ».
Notre guide nous explique en chuchotant que les tortues
peuvent pondre jusqu’à 150 œufs par jour et ce, 5 à 6 fois par saison (chaque
fois, un peu moins). Mais déjà, le ranger nous presse de retourner dans la
forêt qui borde la plage.
« C’est déjà
fini ? »
Non !!! On refait 3 passages, 2 pour assister à la
ponte et le 3ème pour voir la petite mère recouvrir son trou de
sable avec ses pattes, d’une efficacité remarquable ! On repart de là et
même si la pluie a redoublé d’intensité, on ne la sent plus !! On revoit
les images dans nos têtes avec l’impression d’avoir assisté à un moment
exceptionnel !
Evidemment, nous ne ramènerons aucun cliché de cette
expérience car les appareils photos et les caméras ne sont pas autorisés sur la
plage afin de ne pas perturber la ponte.
Il a plu toute la nuit et il pleut toujours lorsqu’on est
sensé retrouver notre guide de la veille pour un tour en canoë… à 7h15 du
mat’ !!! A cause des conditions, la ballade sera reportée de 2h et en
quittant notre hébergement, on hallucine en voyant l’état du sentier qu’on a
pris la veille. Ce n’est plus un chemin mais une pataugeoire, tout comme la
vaste étendue d’herbes juste en face où jouaient au football hier les enfants
des maisons voisines. Adèle ne quitte plus ses bottes et sort son arme
secrète : un poncho transparent offert par sa cousine avant notre départ (merci Steph et Julien !!). Quant à
moi, j’opte pour la technique locale : marcher pieds nus et porter le moins
de vêtements possibles (de toute façon, ils seront trempés) et susceptibles de
sécher rapidement car avec 100% d’humidité, l’opération s’avère bien plus
compliquée qu’elle en a l’air (humide) !!!
On se dirige ainsi vers le poste des rangers pour payer
notre entrée avant d’embarquer dans un canoë avec 2 autres couples dont Marthe et Job, 2 jeunes Hollandais également à l’hôtel, qu’on apprendra à mieux
connaître bien plus tard…
Notre tour nous permet de voire quelques jolis spécimens
d’oiseaux, certains très mal coiffés, d’autres ressemblant à des pintades. On
verra des iguanes au sommet d’arbuste dont on se demande toujours comment ils
ont réussi à rester perchés là-haut ! Des paresseux tout aussi trempés que
nous, des lézards aussi verts que les feuilles et que seul l’œil affuté de
notre guide puisse repérer au milieu de la très dense végétation ! Mais
aussi des singes araignées fuyant mon objectif plus vite que Flash Gordon, des alligators, du bébé à
l’adulte qui te surveille du coin de l’œil sur son tas de bois mort dans le
coude d’un caño
et plus glauque, la carcasse d’un cheval qui a dû s’approcher trop près du
bord !!!
La pluie cessera enfin et on en profitera pour mettre des
vêtements secs et traîner sur la plage de sable noir so atmospheric (surtout en N&B) où la force des vagues et la
température de l’eau n’encouragent clairement pas à la baignade !
De retour à l’hôtel, on croise notre sympathique couple de
Hollandais qui cherchent à négocier un transport auprès de notre aubergiste
jusqu’à La Fortuna pour ensuite
rejoindre le Nicaragua. La Fortuna n’est qu’à quelques km du Volcán
Arenal qui est justement notre prochaine destination, on leur propose donc
de les emmener. On ne les connaît pas vraiment mais Marthe ressemble furieusement à une très bonne amie, blonde et très
grande qui vit désormais à Montpellier… C’est d’autant plus troublant qu’elle a
les mêmes éclats de rire et de voix que notre chère Delphine, à ce ci près
qu’elle parle en krisprolls (je sais,
c’est suédois) !!
1h de bateau, 3h de voiture et un déjeuner plus tard, on les
déposera à un arrêt de bus sur la route de Los
Chiles qui borde la frontière nicaraguayenne. Pour nous remercier, Job nous offre une clé USB remplie de
musique qui devrait nous plaire, d’après ce qu’il a pu entendre de ma playlist
balancée durant le trajet !! Me voilà fourni pour la bande-son de la prochaine vidéo !!
On reprend la route jusqu’au pied du volcan dans cette région centrale du Costa Rica à peine moins humide (seulement 80% !!) qui promet un nouveau grand bol de de nature et de vie sauvage…
On reprend la route jusqu’au pied du volcan dans cette région centrale du Costa Rica à peine moins humide (seulement 80% !!) qui promet un nouveau grand bol de de nature et de vie sauvage…
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