Machu Picchu, 17-18/7.
Quand on a passé tous les mercredis matin de sa tendre enfance devant les Mystérieuses Cités d’Or, il est difficile de ne pas avoir le générique en tête lorsqu’on se lance à l’assaut du Machu Picchu !!
Comme j’ai pu déjà l’écrire, on a bien galéré pour
comprendre comment se rendre au MP et qu’il faut se révéler patient pour
mériter son ascension ! Je le referai son hésiter mais cette fois, en réservant
LONGTEMPS à l’avance pour faire le trek de 4 jours sur le Chemin de l’Inca. Le
parcours “normal“ pour les non férus de hiking
consiste à prendre un transport (bus, collectivo
ou taxi) de Cuzco jusqu’à Ollantaytambo et de là, à monter dans
le train pour Aguas Calientes,
autrement dit Machu Picchu Pueblo,
qui doit son nom aux sources d’eau chaude.
Il n’y a qu’une seule voie ferrée qui serpente au fond du
canyon le long du Rio Urubamba mais
il y a plusieurs compagnies ferroviaires qui proposent tous les extrêmes en
matière de confort : de la “bétaillère“ au wagon grand luxe Hiram Bingham, façon Orient-Express à
800$ l’aller-retour ! On délaisse la compagnie historique, Perurail, pour une autre plus
économique et plus récente, Inca Rail,
qui propose des billets A/R en wagon panoramique à “seulement“ 100 $. Sachant
que le trajet dure 1h40, le ticket doit rentrer dans notre top 3 des transports
les plus chers de notre périple, si on fait le rapport
« tarif/distance » !
Aguas Calientes
(2410 m) est un village assez hallucinant dont la seule rue principale est
occupée par des voies ferrées et les locomotives qui y manœuvrent. Comme il n’y
a aucun accès par la route, tout passe par le train : touristes,
marchandises… On fait le tour du pueblo
en moins d’1h en empruntant un labyrinthe de ruelles largement pourvues en
boutiques, en bars où c’est l’happy hour
toute la journée et des restaurants dont les rabatteurs parlent toutes les
langues ! La restauration et l’hôtellerie locales n’ont clairement pas
bonne réputation et peu d’efforts sont fournis pour la clientèle de passage qui
n’y reste qu’une ou deux nuits au mieux ! Mais lors de notre séjour, se déroulait la fête de la Santisima Virgen del Carmen qui remplissait la place centrale de locaux venus célébrer leur Sainte, nous offrant aux passages des défilés d'habits traditionnels très colorés.
D’Aguas Calientes,
on peut soit monter à pied jusqu’à la citadelle, ce qui fait déjà une “petite“
ascension de 400 m de dénivelé, soit prendre l’une des nombreuses navettes qui
se succèdent sans discontinuer (20 min de trajet, 8€).
Outre la visite “standard“ de l’ancienne citadelle Inca, on
peut prendre un peu de hauteur et grimper sur l’une des montagnes (ou les
2 !!) qui surplombent les ruines : le Wayna Picchu qui culmine à 2720 m ou à l’opposé, le Cerro Machu Picchu à 3082 m d’altitude.
Sachant que le Cerro (ou Montaña)
offre la plus belle vue, on opte pour cette ascension de plus de 600 m de
dénivelé depuis l’entrée de la citadelle.
L’accès au MP est limité en nombre de visiteurs et vaut
mieux réserver à l’avance sur le site
du Ministère de la Culture. La citadelle est limitée à 2500 visiteurs/jour
(ce qui est déjà trop quand on essaye de prendre les ruines en photo !!!).
Pour le Wayna Picchu, il y a 2
départs (7h et 10h) de 200 personnes à chaque fois et la Montaña n’est accessible qu’à 400
marcheurs entre 7h et 11h.
Sur le registre de l’accès à la Montaña Machu Picchu, nous immortalisons
notre départ à 8:25 sans savoir ce qui nous attend. Le début se passe très bien
et les premiers escaliers sont “faciles“ mais très vite, la pente devient plus
raide, les marches de plus en plus irrégulières et le chemin qui
serpentait au milieu des arbustes devient un sentier rocailleux étroit à flanc
de montagne. 2h de marche jusqu’au sommet, sous un cagnard pas possible avec
les effets de l’altitude qui vous font cracher tous vos poumons. Nos 1,6 litres
de flotte vite chaude ne suffiront clairement pas et vaut mieux prévoir la dose
avant de partir car il n’y a aucune buvette, une fois la billeterie passée !!
Arrivé au sommet, je rêve d’une guitoune qui servirait des pitchers de bière glacée… mais non,
juste un abri pris d’assaut par les marcheurs essoufflés. Mais une petite vidéo
sera sûrement plus explicite qu’un (très très) long paragraphe :
De retour à la citadelle, on a vidé nos 2 bouteilles d’eau depuis
bien longtemps et on se donne du courage pour entamer la visite des ruines.
Bien cramés (dans tous les sens du terme) et rêvant de la buvette à l’entrée où
j’achèterai une jerricane de flotte (ou peut-être un fût de bière), on expédie
le tour assez rapidement. On n’a pas beaucoup de patience, Adèle est distraite
lors de mes explications sur les différents sites, quant à moi, j’ai des envies
de génocide du peuple chinois qui squatte des heures devant les monuments pour
faire 1 million de photos à la c… avec les bras en “Y“ !!!!!
A “seulement“ 2430 m, le soleil tape très fort et on repère vite
les endroits ombragés pour faire des pauses tout en laissant traîner une
oreille sur les explications du guide des groupes d’à côté avec le choix de la
langue : anglais, allemand, espagnol, mandarin et plus rarement français.
Il est plus de 14h et on presse le pas pour rejoindre la
sortie quand on tombe sur un groupe de 3 alpagas qui broutent sur les terrasses
en contrebas. A peine quelques clichés plus tard, ils entament une surprenante
ascension des marches pour arriver jusqu’à notre niveau engendrant l’attraction
pour tous les visiteurs. Barbie n’échappera évidemment pas à la séance photo
d’autant que ces bestioles, à la différence des lamas, sont largement plus sociables…
On rejoint l’entrée et sa buvette à laquelle on s’impatiente
de devoir faire la file pour avoir de l’eau… et une bière amplement méritée.
Reste la descente jusqu’à Aguas Calientes. Adèle, exténuée, m’abandonnera en
préférant le bus, quant à moi je réunis les quelques forces qui me restent pour
faire mieux que les 45 minutes nécessaires annoncées par le réceptionniste de
notre auberge de jeunesse (1h sur le panneau au départ). Rien que pour le défi,
je descendrai les marches au pas de course doublant tout le monde sur mon
passage, fantasmant d’arriver avant Adèle… J’arriverai finalement 40 minutes
plus tard devant la porte de l’hostel, totalement rincé et dégoulinant, à la
limite de la crampe, les jambes flageolantes de l’effort fourni mais heureux et
fier de ma pseudo performance personnelle !!!
Les courbatures mettront près de 5 jours à disparaître et à ne
plus me rappeler cette stupide prouesse qui transforma chaque escalier en
véritable enfer…
Le Machu Picchu se mérite et on était à deux doigts de prendre la décision de ne pas le faire compte tenu de l’apparente “complexité“ et du coût non négligeable pour y accéder. Comme on l’a appris lors notre voyage, les sites “difficiles“ sont souvent l’origine d’une énorme satisfaction une fois la visite effectuée. Mais nous conseillons fortement de ne pas se contenter uniquement de la visite des ruines et d’opter pour une bonne marche sur l’une des deux montagnes voire le trail de l’Inca pour les plus sportifs…
« … cherche ton
chemin,
C’est ta vie, c’est
ton destin ».
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