Pushkar, Jaipur, 4-6/2.
Autant Udaipur et Jodhpur sonnaient comme des noms de villes connues, autant Pushkar nous était totalement inconnu ! Mais comme elle se situe sur la longue route qui mène à Jaipur, autant y faire une étape pour couper le chemin en 2. La ville aurait selon la légende était créee par Brahma qui déposa une fleur de lotus sur la terre et Pushkar flotta à la surface ! Le Lonely nous promet une ville magique, haut lieu de pèlerinage car on y trouve le seul temple au monde dédié à Brahma. Il y a également le lac sacré où les pèlerins prennent leur bain à l’un des 52 ghats (marches) qui entourent les eaux. Les 3 plus célèbres sont le Varah Ghat (où Vishnu serait apparu), le Brahma Ghat (où Brahma faisait ses ablutions) et le Gau Ghat (où Gandhi s’est baigné).
Comme on n’a pas totalement adhéré à la spiritualité
hindoue, on a eu un peu de mal à être impressionné par ce lac très sale où il
est interdit de prendre des photos et où des jeunes très persévérants vous
suivent pendant 100m pour vous refiler des pétales de fleurs contre quelques
billets ! On a préféré le temple sikh que notre chauffeur nous a fait
visiter en nous donnant plus d’explications sur sa religion. Les Sikhs sont
très tolérants et offrent le couvert et le gîte à quiconque se présente au
sanctuaire et quelque soit sa confession. On a ainsi bu un thé masala pendant que Gulati continuait son passionnant exposé.
En traversant Bazaar
Road, tous les 10m on s’est fait alpaguer par les rabatteurs des échoppes
de bijoux, de souvenirs, de vêtements et de sacs à mains. C’est toujours bon
enfant mais tu satures vite ! Au bout de la rue, on arrive enfin au Brahma Temple mais pas avant de se
faire refourguer fleurs et offrandes. On se déchausse, on laisse les appareils
photo à la consigne et un petit effort est nécessaire pour arriver au sommet de
l’escalier assez raide. Une fois dans le sanctuaire, on découvre un minuscule
temple dont la seul originalité est de posséder un toit peint en rouge. Le sol
et les murs en marbre sont gravés d’inscriptions commémoratives de donateurs et
de personnes décédées. Pas de quoi casser 3 pattes à un canard et c’est quelque
peu déçus que nous avons pris le chemin en sens inverse, subissant à nouveau
les propositions systématiques des vendeurs du bazar.
On ajoute à cela notre hôtel qui était loin de ressembler
aux photos vues sur le site de Booking
au moment de la réservation, sans compter le wifi qu’on n’a jamais vu fonctionner
jusqu’à notre départ, malgré les promesses du taulier !! Bref, on était
content de quitter Pushkar…
Changement de décor en arrivant à Jaipur, la capitale du Rajasthan. On voit immédiatement qu’on se
trouve dans une grande ville (3 millions d’hab.) et dès la banlieue on peut
apercevoir la construction du métro. Partout, il y a des travaux et au milieu
des avenues principales d’imposantes piles de béton soutiennent la structure
des voies aériennes. L’énorme et beau chantier décongestionnera sûrement la
ville, sauf que la nouvelle municipalité qui vient juste d’être élue a
décidé………… de stopper les travaux !!!
Arrivant un peu tard, on a juste eu le temps de visiter le Birla Lakshmi Narayan Temple ;
l’édifice est assez récent (1985) mais sa réalisation en marbre blanc sculptée
reste spectaculaire. Juste derrière, au sommet de la colline Moti Dungri, un temple dédié à Ganesh,
réplique d’un château écossais, domine la cité. Le mercredi, c’est jour de
marché et des petits stands ont envahi les abords du temple. On se mêle à la
foule pour découvrir une fois de plus qu’on peut acheter tout et n’importe
quoi, des chaussures aux jouets, en passant par des ustensiles de cuisine. Seule
différence par rapport à “chez nous“, des vendeurs d’offrandes pour les fidèles
qui achètent fleurs et nourriture afin de les déposer aux temples tout juste un
peu plus loin.
On a fini cette journée par un massage ayurvédique dans
l’établissement d’un “docteur“… conseillé par le guide du Routard !! Après
une bonne partie de la journée passée dans la voiture, il est toujours agréable
de se détendre pendant les 50 min du soin mais on a préféré ceux effectués en
Thaïlande ou aux Philippines. Et non Gilles, la “fin joyeuse“ n’est pas
proposée ;-)
La journée du lendemain allait être riche en visite et on a
démarré tôt par la visite du fort
d’Amber situé à 11 km du centre. L’édifice sur sa colline surplombe un lac
artificiel et demeure aussi époustouflant que Mehrangarh à Jodhpur. Il a été
construit en 1592 dans le style Rajput
par le Maharaja Man Singh et était
la capitale du Rajasthan avant qu’elle ne soit transférée à Jaipur. On peut
accéder à la forteresse soit à pieds, soit à dos d’éléphant. Une fois au sommet,
on découvre avec bonheur ce joyau, subtile mélange de palais et d’élément de
défense stratégique. Je reste épaté devant l’ingéniosité architecturale pour
rafraîchir les pièces l’été où il fait très chaud et garder la chaleur l’hiver
où il peut faire très froid. Tout est conçu pour récupérer un maximum d’eau de
pluie qui est ensuite utilisée dans les pièces ou les hammams avant d’être
reversée dans les magnifiques jardins. Un astucieux système de pompe fait
remonter l’eau du lac pendant les périodes sèches.
La déco n’est pas en reste, les murs en mosaïque ou en
marbre sont finement ciselés de fleurs. On admire le travail des claustras et
des fenêtres réalisées dans une seule pièce de marbre. Les 2 pièces les plus
remarquables sont Sukh Niwas dont
les murs sont décorés de jarres et d’amphores colorées ainsi que Jai Mandir au plafond voûté incrusté
d’une multitude de miroirs tout comme les murs.
A l’arrière, on trouve le zenana, la cour réservée aux femmes qui y dansaient sous la
surveillance des eunuques, en attendant que le Maharaja les rejoigne à la nuit
tombée par l’un des étroits corridors. Elles y échafaudaient aussi des
stratagèmes pour éliminer la concurrence et placer leur fils respectif à la
succession du trône…
La ville d’Amber est gardée par le fort du même nom qui est
lui-même gardé par le fort Jaigarh situé encore plus haut, au sommet de la
colline voisine, sans compter les murailles et les tours de guets qui courent
sur tous les reliefs de la région. La visite se termine par les passages
souterrains par lesquels pouvait s’échapper le raja et rejoindre la garnison du fort Jaeger. Ce dernier abrite, Jaivana, le plus gros canon sur roues de
l’époque (1720) aux caractéristiques impressionnantes (50 tonnes, rayon
d’action 35 km, longueur 6,15 m)………… sauf qu’il n’a jamais servi, excepté une
fois, pour un tir d’essai !!
Jaipur est surnommée la ville rose en raison des façades de
la vieille ville peintes en terracotta à l’occasion de la visite du Prince de
Galles en 1878. Je ne voudrai pas pinailler mais le terme de ville “orange“ ou
“rouge“ aurait été plus approprié…
On a commencé notre visite de Jaipur en admirant la façade
du Hawa Mahal (ou Wind Palace)
construit en 1799 pour que les femmes de la maison royale puissent observer
l’effervescence de la rue ainsi que les processions lors des jours de fêtes, dissimulées
derrières les jalis. Au moment de
photographier l’imposante façade ocre, on a pu justement assister à un petit
défilé d’éléphant, de chameaux, de chevaux et de chars à l’occasion d’une
petite fête locale. Une fanfare et un soundsystem
bricolé sur un trateur faisaient danser les suiveurs !
On a continué par Jantar
Mantar, un parc hallucinant construit par Jai Singh en 1728 et qui sert
d’observatoire royal. D’étranges monuments à l’architecture avant-gardiste sont
autant d’instruments pour repérer les étoiles et mesurer la position du soleil.
Le raja fit construire 4 autres parcs similaires, dont l’un à Dehli.
A l’arrière, on trouve le City Palace où habite toujours l’actuelle famille royale et que
l’on visite grâce à un audio guide remarquablement bien conçu. Il y a 3 grandes
cours à visiter ainsi que l’armurerie. On y trouve un harmonieux mélange
d’architecture rajput, islamique et européenne dont le Mubarak Mahal est un illustre
témoin. Il abrite désormais un musée des costumes royaux et pour une fois, ce
n’était pas trop ch… grâce à l’audio-guide.
Les murs de la cour et du hall des audiences privées (Diwan-i-Khas) reprennent les couleurs
de la ville, décorés de motifs géométriques et de fleurs peints en blanc. La
galerie du hall est pavée de marbre et l’on peut observer 2 énormes jarres en
métal, référencées dans le Guiness
comme les objets en métal les plus grands au monde (1,6 m). Madho Singh II s’en
servait pour transporter l’eau sacrée du Gange et faire ses ablutions lors de
ses déplacements, et cela jusqu’en Angleterre !!
D’où que l’on soit, difficile de ne pas distinguer
l’imposant bâtiment de 7 étages, Chandra
Mahal, fermé au public et qui renferme les appartements de la famille
royale. La présence en ville du Maharaja est signalée par un drapeau à son
sommet. Au pied de l’édifice, on trouve une petite cour, Pitas Niwas Chowk, où l’on rentre par 4 petites portes
magnifiquement décorées, représentant chacune l’une des 4 saisons. Du personnel
dresse tables et chaises pour une réception mais on n’a pas eu le plaisir
d’être invité…
Après cette grosse journée, on réunira encore un peu
d’énergie pour filer jusqu’au Albert
Hall qui renferme une collection
impressionnante d’art tribal, de costumes, de dessins et d’instruments de
musique. Mais pour moi, la “pièce“ la plus belle sera le bâtiment en lui-même qui
mélange à nouveau avec subtilité différents styles architecturaux et dont la
lumière du soir vient éclairer les façades en attendant le crépuscule…
La "fin joyeuse" du massage dont tu parles ne tentera pas grand monde...car effectuée par un "docteur" !
RépondreSupprimerPar contre la même chose avec une infirmière : je signe tout de suite !