Western Cape.
Après le Cap Nord et la longue route qui nous ramène peu à
peu vers Le Cap, il nous fallait une pause. Trop de km, trop de lignes droites sans
fin, avec certes des paysages fascinants mais tout de même assez répétitifs. Les
arrêts photos se font de plus en plus rares excepté lors du passage du Van Rhynspas (748 m) qui marque la frontière
entre le Northern et le Western Cape.
Juste après le col, le point de vue sublime sur la plaine
mérite son arrêt. Le jaune des champs fraîchement coupés contraste avec le
marron des reliefs en arrière plan. Toutes les montagnes aux alentours avec
leur large plateau, forment des dizaines de Table
Mountain. Dans les lacets de la descente, nous continuons d’être hypnotisés
par le panorama. Jusqu’à retrouver une nouvelle ligne droite interminable qui
mène jusqu’à Clanwilliam et qui
marque notre retour sur la Cape Namibia
Route (N7) qu’on avait empruntée à l’aller.
Après 4h de route depuis Calvinia
(317 km), on se met en tête de trouver un camping pour la nuit le plus près
possible de la Groot Winterhoek Wilderness
Area où l’on a prévu de faire un peu de hiking. Après une autre montée
composée de lacets étroits à flanc de précipices, digne d’une montée du Tour de
France de 4ème catégorie, on passe enfin un col et un panneau
indiquant le camping Beaverlac.
Il faut encore descendre une piste rocailleuse qui
transforme notre campervan en shaker
et nous voilà enfin au fond de la vallée où coule la Ratelrivier. Le paysage est incroyable. D’un côté, des montagnes
arides avec des rochers ressemblant à des silex où seuls les fynbos peuvent
pousser. De l’autre, le campsite abrité sous de grands pins et tout autour des
vergers verdoyants, irrigués par l’eau de la rivière.
Il n’y a pas d’électricité, pas de wifi et nos téléphones ne
captent aucun signal. Il est interdit d’allumer son autoradio ou son enceinte
Bluetooth et les fêtes ne sont pas autorisées !
En cette fin de WE le camping est presque vide. Seuls quelques
étudiants, visiblement peu pressés de rejoindre la civilisation, restent assis
sur l’herbe ou sous une tente à l’abri du vent. Ici tout est calme et le seul
bruit provient du vent qui secoue la pinède par moment. Les gens discutent
entre eux et profitent du moment qu’ils partagent ensemble. L’endroit est
définitivement paisible et on est sous le charme.
La nuit tombe et il faut préparer le feu. Ici pas de
barbecue Weber, pas de charbon de
bois, ni d’allume-tout. Je retrouve des réflexes oubliés datant de mon
scoutisme, à réunir des pierres pour faire un foyer, à chercher des branches
mortes et des brindilles dans la forêt. Ce soir-là, notre côte de bœuf grillée
au feu de bois a une saveur toute particulière…
A notre arrivée, la propriétaire des lieux nous avait remis une carte avec plusieurs trails démarrant du camping, à faire à pied ou en VTT pour certains. On décide donc de prolonger ce qui devait juste être une étape pour la nuit ; tant pis pour les sentiers de la Groot Winterhoek Wilderness Area.
Ainsi le matin, on rejoint la Ratelrivier, dont les rochers forment, au niveau du camping, une piscine
naturelle coiffée par une chute d’eau. C’est le point de départ du Leopard’s trail. Pendant près de 2
heures, on remonte la rivière marquant des haltes à chaque fois que le ruisseau
devient un bassin ou une cascade. Les rochers ont des couleurs fabuleuses avec
leur surface quasi lisse, érodée par une eau incroyablement cristalline.
Le sentier finit en apothéose, au sommet d’une cascade de 2
étages qui récompense largement les efforts de notre crapahutage matinal.
A vos appareils photos ! Prêt ! Shootez !
Une fois de plus, nous sommes seuls au monde et profitons à
fond de ce spectacle qu’offre mère Nature. Ces cascades s’ajoutent à la longue
liste de celles qu’on a pu voir durant nos voyages autour du globe mais loin de
nous le sentiment d’être blasés. Ce sont toujours des chutes d’eau qui
dégringolent sans fin sur des rochers mais chacune dispense une ambiance
particulière. Celle-ci n’échappe à la règle et je ne me lasse pas de la prendre
en photo sous tous les angles, malgré le soleil au zénith qui commence à taper
très fort.
Au final, on restera 2 jours dans cette vallée paradisiaque,
si éloignée de la civilisation moderne et pourtant à seulement 2 heures de Cape
Town. Pour les habitants de la Mother
City, c’est une destination parfaite le temps d’un WE, pour oublier le
stress et l’agitation de la ville.
C’est également la fin de notre roadtrip avec notre campervan. Avec une ultime étape au bord de la Bergrivier, le temps de refaire nos
backpacks, nous sommes presque attristés de quitter notre VW Kombi. Exceptée la
clim capricieuse, il ne nous a jamais lâché, devenant notre refuge pendant ces
14 jours, cumulant près de 3100 km dans le sable rouge du Cap Nord ou dans les
montagnes désertiques du Western Cape.
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