Dire qu’on a apprécié le Costa Rica durant notre séjour de 2 semaines en août dernier serait un euphémisme ! Bien que la saison humide ne soit pas vraiment la meilleure, en se faisant rincer quasiment tous les jours voire 20h sur 24 dans certaines régions intérieures ou sur la côte caribéenne, cela ne nous pas empêché de tomber immédiatement sous le charme du pays. D’où notre retour… Costa Rica 2, c’est parti !
L’arrivée à l’aéroport Juan Santamaria de San José a comme
un air de « déjà vu » mais cette fois, point d’hôtesse avec nos noms
sur une pancarte à la sortie de la récupération des bagages pour nous conduire
à notre voiture de location. Non, cette fois on a décidé de se débrouiller par
nos propres moyens ! On galère un peu pour trouver l’arrêt de bus qui
n’est pourtant pas très loin mais à 6h du mat’, on n’a pas vraiment les yeux en
face des trous. On a déjà eu du mal à trouver un troquet ouvert à l’intérieur
de l’aérogare pour improviser un petit-déjeuner à base de café et de “bredele“ de la belle-mère (merci
Marianne !!) qui n’ont pas encore trop souffert des 14h d’avion.
Mais on reprend nos réflexes de voyageurs et Adèle
dépoussière son espagnol qu’elle n’a pas parlé depuis notre départ du Mexique,
en interrogeant un bagagiste sur l’emplacement du terminal de bus. Ce n’était
effectivement pas très loin et même logique (pour une fois) à savoir devant le
parking de l’aéroport, sur la route principale. Quand j’écris qu’on n’est pas
très réveillé, ce n’est pas pour rien, mais on cherchait un grand terminal à la
mexicaine, on avait juste oublié qu’on était au Costa Rica !! Bref, une
fois à l’arrêt, on retrouve sans vraiment le connaître, le joyeux bordel
“organisé“ des transports du pays. Tous les bus indiquent « SAN
JOSE » ou « ALAJUELA » mais pour connaître leur route exacte, il
vaut encore mieux demander au chauffeur. On grimpe à bord en s’acquittant des
2$ pour aller jusqu’au centre, bien moins cher que le taxi qui en réclame au
minimum 25 et qui n’est pas forcément plus rapide surtout à 7h où l’accès à la
capitale est de toute façon saturé.
Le bus nous dépose quasiment devant notre hostel. Adèle a réservé au même endroit
que la fois précédente, la Casa Colon est
propre, pas trop chère et bien située. Le centre est à 10 minutes à pied où
l’on commence par se rendre après avoir déposé nos sacs à dos. Un deuxième
petit déjeuner plus tard et plus copieux cette fois, on retrouve l’agence Movistar pour une acheter une carte SIM.
Encore du « déjà vu », renforcé par le fait qu’on se dirige aisément
dans les rues de la capitale. C’est un sentiment curieux et difficilement
explicable de se retrouver ici à nouveau quelques mois après ! On marche d’un
pas déterminé, on repousse les habituels démarcheurs de l’Avenida Central, l’artère piétonne qui mène au mercado et arrivé à l’agence de l’opérateur téléphonique, on sait
exactement quel forfait choisir !
De retour à l’hostel,
on a l’impression d’être « chez nous » et le soir venu on retourne au
même restaurant péruvien où l’on avait déjà été en août à 2 reprises.
Décidemment rien que du « déjà vu » !
Mais la vraie “nouveauté“ a été de trouver, durant
l’après-midi, le terminal de bus pour acheter nos billets jusqu’à Tamarindo qui ne se trouve qu’à 260 km.
Première surprise, le garçon de la réception ne connaît pas l’emplacement de la
gare routière et il est obligé de chercher sur internet ! On trouve
curieux pour un employé d’hostel de ne pas connaître cette information surtout
pour une destination aussi touristique que Tamarindo. Mais on ne se formalise
pas et on comprendra pourquoi bien plus tard... « Tout droit durant 3
blocs et il faut ensuite continuer dans la rue à gauche et on tombera sur le
terminal ». Ça a l’air simple et pas très loin, on va torcher l’affaire en
moins de 30 minutes. Sauf que sur ce tronçon du Paseo Colon, la notion de
« bloc » est toute relative avec plusieurs petites rues qu’on ne sait
pas trop comment considérer.
- Tu le comptes comme
un bloc ou pas celui-là ???
- J’en sais rien moi,
c’est toi le champion de l’orientation ! me répond Adèle, visiblement
agacée parce que je n’ai pas saisi correctement les informations du
réceptionniste. Effectivement rien à voir avec notre assurance de la matinée
mais sans vouloir me chercher d’excuse, il est vrai qu’une vieille fatigue commence
à se faire sentir. Sûrement le contrecoup du voyage en avion, entrecoupé d’un
stop d’1h30 en pleine nuit à Saint Domingue auquel on ajoute la chaleur de
l’après-midi.
Mais on repère un regroupement de bus et très vite on se
dirige vers le guichet pour plier l’affaire. On nous indique que ce n’est pas
le bon terminal et qu’il faut aller au suivant, en tournant dans la prochaine
rue.
Effectivement, après le coin en prenant à gauche, on tombe
300 m plus loin sur une autre gare routière. A nouveau, on repère le guichet et
on y va pour acheter nos billets. Mais non, aucun de ces bus ne va à Tamarindo
et il faut aller à « l’autre terminal un peu plus loin ». La chaleur
et la fatigue se font davantage sentir et ça commence tout doucement à
m’énerver. Est-ce que les deux mois passés en Alsace nous auraient fait oublier
tous les enseignements de notre tour du monde ?
On rejoint la 3ème gare routière, toujours dans
le même quartier. Cette fois on ne fait plus la file au guichet et on interroge
directement le répartiteur sur le parking. Evidemment, ce n’est toujours pas le
bon endroit et on vient seulement de comprendre que chaque compagnie dispose de
son terminal. Reste à trouver la bonne compagnie. Le répartiteur nous indique
de revenir en direction de l’hostel
pour rejoindre le « terminal Coca-Cola » et on lui fait répéter le
chemin à trois reprises pour être sûr d’avoir bien compris…
En cours de route, on aperçoit un autre parking rempli de
bus, où l’on s’arrête à tout hasard. Un de plus ou de moins, au point où on en
est, on pourra toujours faire une thèse sur « l’implantation structurelle
et organisationnelle des terminaux de bus à San José » !!! Ce n’était
évidemment pas le bon.
On arrive au fameux « terminal Coca-Cola ». On
s’assure d’être au bon endroit auprès d’un policier et hourra, on est
bon ! Les panneaux vantant le fameux soda aident bien !! Sauf
qu’aucun bus ne va à Tamarindo !!!!! Je perds patience et je me rends
compte que les Costaricains sont comme les Chinois : ils sont incapables
de dire non ou d’avouer qu’ils ne savent pas et préfèrent t’indiquer n’importe
quoi.
J’en ai plus que marre, j’ai les jambes très lourdes et je
sens Adèle tout aussi énervée et fatiguée. Il faut rapidement trouver la
solution, la dispute conjugale n’est pas loin d’éclater et notre retour dans ce
pays ne prend pas la tournure attendue. J’aurai sûrement dû le faire bien plus
tôt mais je sors notre vieil iPhone 3G tout fraîchement équipé de sa carte SIM
locale pour consulter internet. On trouve assez rapidement l’information, il
suffit de trouver la compagnie Alfaro
dont le terminal se trouve quelques blocs plus loin. Je repère le chemin sur
Google Maps et promet à ma chère et tendre que cette fois est la bonne.
Effectivement, 1h30 après notre départ de l’hostel, au 6ème terminal, on
trouve enfin un panneau au dessus du guichet détaillant toutes les routes
assurées par la compagnie et précisant clairement TA-MA-RIN-DO. Le trajet
n’est pas direct et il faut d’abord passer par Liberia soit un détour de 30 km. Pas vraiment la mort mais on
mettra tout de même près de 7h le lendemain pour faire les 290 km au total qui
nous sépare de la côte Pacifique.
Sur ce coup là, on s’est vraiment débrouillé comme des
manches, à moins qu’on ait pris de mauvaises habitudes de confort dans les
dernières destinations de notre tour du monde. C’est sûr que l’organisation des
transports au Mexique et aux USA n’a rien à voir avec le gentil bordel du Costa
Rica. Surtout qu’on n’aime pas des masses San José, la capitale la plus moche
qu’on ait pu visiter juste après Oulan-Bator !
Durant notre périple, on a appris que lorsque l’arrivée dans
un pays est un peu difficile, la suite ne s’arrange pas (comme en Uruguay par
exemple) ! On espère vivement que notre retour au Costa Rica ne s’annonce
pas ainsi !! A suivre…
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